NE LAISSEZ PAS LES MULTINATIONALES DE L'AGROCHIMIE DÉCIMER LES BOURDONS ET LES ABEILLES SAUVAGES
EXIGEONS DES TESTS QUI MESURENT RÉELLEMENT LA TOXICITÉ DES PESTICIDES AVANT QU’ILS NE SOIENT RÉPANDUS PAR MILLIONS DE TONNES DANS L’ENVIRONNEMENT.
Alors que la moitié des espèces de bourdons et un tiers des espèces d’abeilles solitaires sont en déclin en Europe, mettant dangereusement en péril notre propre sécurité alimentaire et la survie d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux, de poissons, de petits et grands mammifères, qu’ils nourrissent de façon directe ou indirecte…
… la Commission européenne, sous l’influence de l’industrie agrochimique, pourrait maintenir, pour de longues années encore, la mise sur le marché de pesticides qui les intoxiquent, en adoptant des procédures d’évaluation des risques qui ignorent volontairement une partie des effets néfastes de ces substances.
Aidez-nous à faire barrage : rejoignez la mobilisation pour que la protection des pollinisateurs prime sur les intérêts financiers des agrochimistes, et sonnez l’alerte autour de vous en diffusant ce message !
Après avoir réussi à imposer à Bruxelles l’idée qu’un pesticide qui décime une abeille à miel sur dix peut tout de même être autorisé dans l’Union européenne (1) – et épandu par centaines de tonnes dans nos champs…
… l’industrie agrochimique s’attaque désormais aux pollinisateurs sauvages – bourdons et abeilles solitaires en tête – avec un objectif :
>> ne pas laisser la protection de ces précieux pollinisateurs entraver la vente de pesticides qui rapporte aux firmes des dizaines de milliards d’euros chaque année.
Un nouveau bras de fer s’engage dans les arcanes de la Commission européenne, et nous avons besoin du soutien massif d’un maximum de citoyens pour l’emporter face aux lobbys.
De nombreuses recherches scientifiques ont montré le rôle irremplaçable des butineurs sauvages dans la pollinisation des cultures (2) – un rôle que les abeilles domestiques ne pourraient assurer seules :
Pourtant, ces précieux butineurs sont dangereusement menacés par la contamination de leur habitat par des pesticides qui les intoxiquent : 45,6 % des espèces de bourdons (8), et 36,8 % des espèces d’abeilles solitaires (9), sont aujourd’hui en déclin en Europe, d’après la liste rouge européenne des espèces menacées.
Leur disparition mettrait dangereusement en péril la sécurité alimentaire de toute la population, et précipiterait l’extinction d’un grand nombre d’espèces d’oiseaux, de poissons, de petits et grands mammifères, qu’ils nourrissent de façon directe ou indirecte…
Il y a urgence à agir !
Les autorités européennes ont le pouvoir d’enrayer rapidement ce désastre :
elles savent que les tests de toxicité sur les abeilles domestiques et sauvages qui sont actuellement requis pour obtenir la mise sur le marché de pesticides (et qui ont été rédigés par l’agrochimie elle-même !) ne prennent pas en compte une grande partie des effets délétères de ces pesticides sur les abeilles à miel, les bourdons et les abeilles solitaires.
Depuis 2013, elles ont entre les mains un document (10) qui liste les procédures à mettre en place pour s’assurer que les pesticides qu’on autorise en Europe sont bien sans danger pour les pollinisateurs. Et pour retirer rapidement de la circulation les substances qui déciment ces précieux butineurs.
Sous la pression des lobbys, et malgré 10 ans de bataille intensive à Bruxelles où nous avons lutté de toutes nos forces pour imposer ces procédures, ce document est désormais enterré (11).
L’agrochimie a obtenu de la Commission européenne une révision graduelle des procédures d’évaluation des risques de ses pesticides : celle-ci a commencé, il y a deux ans, avec les abeilles domestiques.
Nous avons croisé le fer pendant de longs mois, produit des rapports exhaustifs, des propositions précises et documentées, et avons tenu bon face au poids démesuré des lobbys.
Nous avions de notre côté le soutien de centaines de milliers de citoyens, et de l’opinion publique en général, qui est majoritairement inquiète du déclin des abeilles à miel. La Commission européenne se savait sous le feu des projecteurs, et ne pouvait pas proposer n’importe quoi.
Mais qui se soucie des bourdons, des osmies, des colletes, des xylocopes, et des près de 2 000 espèces d’abeilles sauvages, petites et peu visibles, qui peuplent nos paysages et assurent depuis la nuit des temps la reproduction des fruits et légumes cultivés par nos ancêtres ?
Avez-vous même entendu parler de la révision en cours des tests de toxicité des pesticides sur les abeilles solitaires et les bourdons qui est en train de se négocier à Bruxelles ?
Les lobbys agrochimistes et la Commission européenne pensent qu’ils peuvent s’arranger en catimini pour continuer à mettre sur le marché des substances mortifères pour les pollinisateurs – avec la bénédiction des autorités sanitaires, qui ne feront qu’appliquer les règlements qui leur auront été transmis !
C’est maintenant que tout se joue : ne laissez pas les lobbys seuls à la manœuvre pour décider de l’évaluation de leurs propres produits !
Premier boulet de canon de l’industrie : le 3 mars dernier, lors d’une audition de la Commission environnement du Parlement européen, la Commission européenne et l’EFSA, l’autorité sanitaire européenne, ont dévoilé qu’il était question de ne pas imposer d’objectif de protection chiffré pour les abeilles solitaires. Et plus tard, la même proposition a été faite pour les bourdons.
Cela veut dire que l’industrie pourra mener des tests de toxicité de ses pesticides sur les osmies et les bourdons par exemple, et décider elle-même à partir de quel seuil la mortalité de ces butineurs n’est réglementairement pas tolérable.
Un cadeau en or massif pour l’industrie !
Avec les organisations PAN (Pesticide Action Network), Apimondia et BeeLife, nous avons sévèrement attaqué cette proposition. Nous avons fourni des arguments en faveur de seuils chiffrés et protecteurs (12), et avons rappelé que l’important n’était pas de choyer les bénéfices de l’industrie mais bien d’éviter l’extinction des pollinisateurs et l’effondrement du vivant !
Pour que nos arguments soient entendus, et résonnent plus forts que ceux des lobbys agrochimiques, nous devons montrer qu’ils sont soutenus par des dizaines, des centaines de milliers de citoyens qui refusent qu’on sacrifie les pollinisateurs et notre avenir alimentaire pour les intérêts à court terme de quelques firmes multi-milliardaires :
s’il vous plaît, signez la pétition en soutien à nos actions de plaidoyer pour défendre les pollinisateurs et le vivant. Et sonnez l’alerte autour de vous en diffusant massivement ce message !
Merci d’avance.
L’équipe POLLINIS
POLLINIS Association à but non lucratif (Loi 1901)
10, rue Saint Marc 75002 Paris
www.pollinis.org
1. PESTICIDES : À BRUXELLES, PLUS DE TRANSPARENCE MAIS UN PIÈTRE COMPROMIS POUR LES ABEILLES. POLLINIS 30/06/2021
2. Brittain, C., Kremen, C. and Klein, A.‐M. (2013), Biodiversity buffers pollination from changes in environmental conditions. Glob Change Biol, 19: 540-547. doi:10.1111/gcb.12043
Fontaine C., Dajoz I., Meriguet J., Loreau M. (2005) Functional Diversity of Plant–Pollinator Interaction Webs Enhances the Persistence of Plant Communities. PLOS Biology 4(1): e1.
Garibaldi, L.A., Steffan‐Dewenter, I., Kremen, C., Morales, J.M., Bommarco, R., Cunningham, S.A., Carvalheiro, L.G., Chacoff, N.P., Dudenhöffer, J.H., Greenleaf, S.S., Holzschuh, A., Isaacs, R., Krewenka, K., Mandelik, Y., Mayfield, M.M., Morandin, L.A., Potts, S.G., Ricketts, T.H., Szentgyörgyi, H., Viana, B.F., Westphal, C., Winfree, R. and Klein, A.M. (2011), Stability of pollination services decreases with isolation from natural areas despite honey bee visits. Ecology Letters, 14: 1062-1072. doi:10.1111/j.1461-0248.2011.01669.x
3. Bartomeus, M.G. Park, J. Gibbs, B.N. Danforth, A.N. Lakso, R. Winfree Biodiversity ensures plant–pollinator phenological synchrony against climate change Ecol. Lett., 16 (2013), pp. 1331-1338, 10.1111/ele.12170
4. Chagnon M., Gingras Jean., DeOliveira D., Complementary Aspects of Strawberry Pollination by Honey and IndigenQus Bees (Hymenoptera), Journal of Economic Entomology, Volume 86, Issue 2, 1 April 1993, Pages 416–420
5. Wild bees enhance honey bees’ pollination of hybrid sunflower. Sarah S. Greenleaf, Claire Kremen. Proceedings of the National Academy of Sciences Sep 2006, 103 (37) 13890-13895; DOI: 10.1073/pnas.0600929103
6. Hoehn P., Tscharntke T., Tylianakis JM., Steffan-Dewenter I. (2008) Functional group diversity of bee pollinators increases crop yield Proc. R. Soc. B.2752283–2291
7. The Co-operation Between the Asymmetric Flower of Lathyrus latifolius (Fabaceae-Vicieae) and its Visitors. C. Westerkamp. Phyton, 1992, vol. 33, 121-137.
8. Nieto, A., Roberts, S.P.M., Kemp, J., Rasmont, P., Kuhlmann, M., García Criado, M., Biesmeijer, J.C., Bogusch, P., Dathe, H.H., De la Rúa, P., De Meulemeester, T., Dehon, M., Dewulf, A., Ortiz-Sánchez, F.J., Lhomme, P., Pauly, A., Potts, S.G., Praz, C., Quaranta, M., Radchenko, V.G., Scheuchl, E., Smit, J., Straka, J., Terzo, M., Tomozii, B., Window, J. and Michez, D. 2014. European Red List of bees. Luxembourg: Publication Office of the European Union. (p15)
9. Nieto et al. Ibid
10. EFSA Guidance Document on the risk assessment of plant protection products on bees (Apis mellifera, Bombus spp. and solitary bees). EFSA 2013
11. ÉVALUATION DES PESTICIDES ET RISQUES POUR LES POLLINISATEURS : PROCÉDURES OBSOLÈTES ET CONFLITS D’INTÉRÊTS. Rapport POLLINIS 05/2019
12. LETTRE À LA COMMISSION EUROPÉENNE POUR UNE PROTECTION FORTE DES ABEILLES SAUVAGES. POLLINIS 25/03/2022
Références