NON AUX NOUVEAUX OGM
TUEURS D'ABEILLES EN PUISSANCE !
CONTRE LA MISE SUR LE MARCHÉ DE NOUVELLES PLANTES OGM CAPABLES D’INTERFÉRER SUR LE GÉNOME DES INSECTES SAUVAGES, DIRECTEMENT DANS LA NATURE
Il y a quelques semaines, nous avons été une nouvelle fois témoins de l’intolérable connivence entre les services de la Commission européenne et les lobbys des grands groupes agro-industriels…
… en transgression totale des principes démocratiques et d’État de droit censés régir les institutions de l’Union européenne…
… et au détriment des abeilles, bourdons, papillons, et de l’ensemble de la biodiversité.
Nous avons été contactés par un cabinet privé, soi-disant pour participer à une étude et donner notre opinion sur les nouvelles plantes génétiquement modifiées. Le sujet concerne POLLINIS, puisque ces plantes OGM que les grandes entreprises agrochimiques veulent disséminer dans la nature pour « remplacer » les pesticides de synthèse, présentent tout autant de risques pour les abeilles et les pollinisateurs sauvages.
Sauf que les questions (1), clairement orientées, ne laissaient aucune place à la critique : impossible de participer autrement qu’en approuvant la mise sur le marché et l’utilisation grandissante de plantes OGM…
Et évidemment, aucun espace pour mentionner les risques alarmants pour les pollinisateurs et la biodiversité.
Les géants de l’agrochimie, Corteva, BASF, Bayer-Monsanto et Syngenta ChemChina se frottent déjà les mains : leurs lobbys ont intégralement verrouillé le processus décisionnel européen avec la complicité de quelques fonctionnaires complaisants, pour s’assurer qu’ils pourront bientôt disséminer en pleine nature leurs nouvelles techniques agro-génétiques, très lucratives…
… mais qui présentent des risques gravissimes pour les abeilles à miel, les pollinisateurs sauvages et l’ensemble des écosystèmes !
Ce cabinet, présenté sur son site internet (2) comme travaillant pour les organisations « qui souhaitent s'attaquer aux défis environnementaux [...] par le biais de la science, la technologie, l'innovation et l'éducation » nous paraissait clairement mandaté par l’industrie pour tenter d’influencer les débats qui font rage au niveau européen dans le cadre du processus de dérégulation poussé actuellement par l’industrie agro génétique en Europe.
Et pourtant : le cabinet en question a brandi une lettre de mission en bonne et due forme… émanant de la Commission européenne (3) !
Nous y apprenons que la Direction Générale de la Santé de la Commission européenne a mandaté un petit consortium d’entreprises privées, dont le cabinet Technopolis précédemment cité, mais également une entreprise de lobbying nommée Arcadia (4) et l’université de Wageningen, qui s’est depuis longtemps positionnée en faveur des OGM (5), pour préparer une étude « indépendante » sur l’avenir de l’agriculture européenne une fois que les nouveaux OGM auront été dérégulés.
Objectif : donner une légitimité démocratique à un processus depuis longtemps entendu entre les institutions européennes et les représentants d’intérêts des plus grands groupes agro industriels, pour accélérer la mise sur le marché européen de nouvelles plantes génétiquement modifiées…
… en dépit des rapports d’experts et des études scientifiques qui pointent les risques de contamination génétique envers les plantes sauvages (6), mais aussi des impacts encore aujourd’hui difficiles à évaluer (7) sur les insectes comme les abeilles à miel ou les papillons…
… en évitant soigneusement que les citoyens ne s’immiscent dans le débat, et en étouffant par tous les moyens la contestation de cette autorisation dangereuse et prématurée de nouvelles technologies à peine sorties des éprouvettes !
C’est tout à fait clair :
> les lobbys de l’industrie sont à la manœuvre de bout en bout. Pour eux, l’affaire est déjà dans le sac : ils n’ont plus qu’à faire semblant de « jouer » à la démocratie, pour que leurs collègues fonctionnaires de la Commission européenne soient exonérés de tout soupçon.
> le seul recours qu’il nous reste, à nous défenseurs des abeilles, de la biodiversité et d’une agriculture libre et affranchie des lobbys, c’est d’accumuler notre révolte et notre indignation dans une mobilisation suffisamment historique pour faire tomber les lobbys de leur piédestal, et obliger nos institutions à rendre des comptes.
Les risques sont énormes :
Une nouvelle génération de plantes génétiquement modifiées actuellement en développement dans les laboratoires de l’industrie pour remplacer les pesticides chimiques, sera capable d’interférer avec l’ARN des insectes qui fréquentent les cultures afin d’empêcher certains gènes vitaux de s’exprimer - conduisant ainsi à l’affaiblissement et à la mort de l’insecte en question (8).
Tout comme les néonicotinoïdes, censés s’attaquer aux ravageurs du maïs ou du colza, se sont avérés avoir des effets désastreux sur les abeilles, ces nouvelles plantes OGM censées cibler certains insectes ravageurs, pourraient s’avérer de redoutables torpilles génétiques pour les pollinisateurs comme les papillons, les syrphes ou même les abeilles.
Des premières recherches (9) ont par exemple identifié 101 ARN qui peuvent interférer avec le génome des abeilles à miel. Si l’un de ces ARN était lâché dans la nature, il pourrait avoir un impact sur les abeilles à miel, domestiques ou sauvages. Et sans doute aussi, avec un grand nombre des 2 300 espèces d’abeilles solitaires qui pollinisent les plantes à fleurs et les cultures de l’Union européenne !
D’autres recherches ont constaté un transfert d’ARN de ruche en ruche (10), qu’il est impossible d’intercepter ou de contrôler. Et des scientifiques ont par ailleurs alerté sur l’impossibilité actuelle de vérifier si un gène ciblé chez un ravageur n’est pas également partagé par d’autres espèces (11), puisque personne ne connaît précisément la composition du génome des milliers d’espèces d’insectes qui peuplent notre environnement.
Une chose est certaine : à ce stade, il est impossible de contrôler le comportement de ces technologies dans la nature, tout comme il est impossible de démontrer leur impact sur l’ensemble des espèces potentiellement atteintes.
Les milliers d’études scientifiques sur le sujet se focalisent sur l’utilisation de ces techniques pour éradiquer des insectes jugés néfastes pour l’agriculture industrielle, mais quasiment aucune ne s’intéresse aux effets indésirables sur les autres organismes qui vivent en milieu agricole – et dont nous avons tant besoin pour la santé des cultures !
Il est donc dangereux et prématuré d’envisager le déploiement de ces technologies dans nos champs, car elles pourraient précipiter l’extinction des pollinisateurs enclenchée par les pesticides chimiques qu’elles sont censées remplacer !
Nous avons désespérément besoin du soutien du plus grand nombre possible de citoyens pour mettre fin à la connivence inacceptable entre la Commission européenne et les lobbys de l’industrie, qui s’apprêtent à sacrifier une nouvelle fois les abeilles et tous les pollinisateurs juste pour les profits de quelques multinationales tentaculaires !
Rejoignez la mobilisation, et transmettez ce message massivement autour de vous !
Voici comment les lobbys se sont arrangés pour prendre les commandes :
>>> des séries de rendez-vous en coulisse ont eu lieu depuis 2018 pour convaincre les décideurs européens de contourner l’arrêt de la Cour de Justice européenne (12), qui statuait que les organismes obtenus grâce aux nouvelles techniques d’édition du génome étaient bien des OGM et devaient donc être régis par les règlements européens (13) qui sont beaucoup plus protecteurs que ceux des États-Unis par exemple.
Lettres officielles, rendez-vous officieux, conférences et colloques organisés par l’industrie ou ses associations-écran, et dont les noms des participants (membres de ministères et d’organismes de recherche publics) sont tenus secrets (14)… Objectif de l’industrie : faire passer ces nouveaux OGM pour des alternatives sans risque (15) pour remplacer les pesticides de synthèse.
>>> Résultat : en dépit de l’appel des scientifiques indépendants contre la dérégulation des nouveaux OGM (16), la Commission annonce dans un rapport, le 29 avril 2021 (17), sa volonté de sortir les nouveaux OGM du cadre réglementaire qui empêche actuellement leur dissémination en Europe.
Pas moins de 74 % des « experts » qui ont participé à l'élaboration de ce rapport et de cette prise de position sont directement affiliables à l’industrie (18)!
Sans surprise, ce rapport ne prend pas en compte les impacts environnementaux, sur la biodiversité par exemple, que peuvent avoir ces nouvelles techniques génomiques disséminées dans la nature – et nous savons qu’il y en a, notamment sur les abeilles, comme vous venez de le lire…
>>> avril 2022 : pour donner le change auprès des citoyens, des défenseurs de l’environnement et des agriculteurs qui seront directement impactés par l’utilisation grandeur nature de ces nouveaux OGM, la Commission prétend les consulter comme l’exigent les processus démocratiques européens…
… sur la base d’un QCM ne permettant pas de remettre sérieusement en cause l’utilisation de nouvelles plantes OGM, ni alerter sur leurs risques potentiels pour les pollinisateurs, l’environnement ou la santé humaine (19)! Il y est même explicitement déconseillé aux associations de mentionner les problèmes liés aux brevets qui seront détenus par les firmes et qui leur permettront de privatiser l’ensemble du vivant (20)…
Et maintenant pour enfoncer le clou, la Commission européenne affiche son soutien indéfectible à l’industrie des OGM, en déléguant son pouvoir démocratique de consultation des parties prenantes à un petit consortium de défenseurs des biotechnologies (21) !
Avec une dizaine d’autres organisations de protection des consommateurs (22), de défense des agriculteurs (23) et de l’environnement, nous avons décidé de boycotter cet odieux processus. Il n’est pas envisageable de laisser l’industrie et ses lobbys seuls à la manœuvre, et faire prendre un risque monstrueux aux abeilles et à l’ensemble des écosystèmes qui reposent sur les services de pollinisation rendus par les insectes.
Corteva, BASF, Bayer-Monsanto, Syngenta ChemChina : les mêmes colosses agrochimiques qui ont bâti leur fortune sur la vente massive et incontrôlée de pesticides (24) destructeurs pour les pollinisateurs et la biodiversité…
… les mêmes multinationales qui ont envoyé pendant des années leurs armées de lobbyistes et d’experts sous influence répandre devant les institutions des preuves biaisées (25), pour minimiser la responsabilité de leurs pesticides sur l’effondrement des populations d’abeilles, de papillons, de bourdons, d’abeilles solitaires…
… ces mêmes firmes ont maintenant tout pouvoir sur les institutions et sont à la manœuvre pour commercialiser rapidement leurs nouveaux OGM dangereux pour les abeilles et la biodiversité dans toute l’Union européenne, avec un mot d’ordre :
fournir aux dirigeants une solution clef en main pour remplacer les pesticides agricoles sans changer de modèle (26) – et pour en obtenir le financement par les fonds publics, en Europe notamment, pour continuer à piller les agriculteurs des milliards d’euros de la Politique Agricole Commune (PAC) qui finissent dans la poche de leurs actionnaires (27).
En sachant pertinemment qu’elles jouent ainsi à la roulette russe avec la biodiversité, et qu’elles pourraient précipiter encore davantage l’extinction des espèces et l’effondrement des écosystèmes indispensables à l’alimentation et à la vie humaine !
Alors face aux milliards de bénéfices attendus de ces multinationales hors sol, partiellement issus du financement public de l’agriculture par les impôts des citoyens…
… face à leurs lobbys et leurs « experts » qui ont phagocyté les processus démocratiques et décisionnels européens pour accélérer la légalisation sans contrôle de ces technologies dangereuses…
…nous devons montrer à nos dirigeants institutionnels que nous représentons la voix de millions de citoyens, qui refusent qu’on sacrifie une fois de plus les abeilles et la biodiversité pour servir les intérêts de quelques firmes dont les actions incontrôlées ont déjà poussé les écosystèmes au bord de la rupture (28)…
… et qui devraient plutôt siéger aujourd’hui devant un Tribunal pour répondre de leur responsabilité dans l’extinction en cours de la biodiversité ordinaire, qu’auprès des décideurs européens et internationaux à décider de l’avenir du vivant !
Plus que jamais, nous avons besoin de votre aide : aidez-nous s’il vous plaît à faire éclater l’affaire partout en Europe, en transmettant ce message autour de vous, et mobilisez vos proches, vos collègues, vos amis, pour nous donner force et légitimité et obliger les institutions à stopper leur processus alarmant d’autorisation sans contrôle de nouvelles plantes potentiellement mortelles pour les abeilles !
Une partie des députés européens est déjà de notre côté (29), mais pour alerter l’ensemble du Parlement nous avons besoin d’un raz-de-marée de signatures citoyennes révoltées par la complaisance inacceptable des fonctionnaires européens vis-à-vis de l’industrie agrotechnologique :
Comme déjà plus de 250 000 citoyens, signez SVP notre pétition européenne, et transmettez ce message autour de vous :
Merci d’avance pour votre soutien.
Bien cordialement,
L’équipe POLLINIS
POUR ACCÉDER À LA PÉTITION, CLIQUEZ ICI
(1) Targeted survey for the impact assessment of new legislation on New Genomic Techniques
(2) Site internet du groupe Technopolis. Consulté le 10/08/2022
(3) EC support letter : Study supporting the Impact Assessment on a legislation for plants produced by certain new genomic techniques - SANTE/2021/E3/086.
(4) “Arcadia International© is a multidisciplinary consultancy dedicated to the food and feed value chain. Created in 1998 by senior experts and corporate executives in food chain industry, Arcadia focuses on major issues common to the main segments of the food chain. Arcadia consists in a network of consultancies and technical research institutions. Its members and associates are individual consultants, consulting firms and technology/research institutions, working either under their own label or under the Arcadia flag depending on project specifics and contractual arrangements. Based in Belgium, in the heart of the EU, Arcadia members and associates are distributed all over the globe and more particularly in areas in which agriculture and agro-food economies are developed.” Arcadia International
(5) The GMO directive needs to be amended – Wageningen World – 19 Mar 2019
(6) Comme ce fût auparavant le cas avec les anciennes générations d’OGM, voir par exemple les contaminations génétiques recensées au Canada, ou le cas du riz LL601 en France
(7) Lundgren, J. G. & Duan, J. J. RNAi-Based Insecticidal Crops: Potential Effects on Nontarget Species. BioScience 63, 657–665 (2013).
(8) Matthew Bramlett, Geert Plaetinck, Peter Maienfisch, RNA-Based Biocontrols—A New Paradigm in Crop Protection, Engineering, Volume 6, Issue 5, 2020, Pages 522-527, ISSN 2095-8099.
(9) Mogren CL, Lundgren JG. 2017. In silico identification of off-target pesticidal dsRNA binding in honey bees (Apis mellifera) PeerJ 5:e4131
(10) Maiori 2019 - A Transmissible RNA Pathway in Honey Bees - cell reports.
(11) Lundgren, J. G. & Duan, J. J. RNAi-Based Insecticidal Crops: Potential Effects on Nontarget Species. BioScience 63, 657–665 (2013).
(12) Cour de Justice de l’Union Européenne, Arrêt dans l'affaire C-528/16 Confédération paysanne e.a./Premier ministre et ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, 25 juillet 2018
(13) Directive 2001/18/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 mars 2001 relative à la dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement et abrogeant la directive 90/220/CEE du Conseil
(14) Derailing EU rules on new GMOs. Corporate Europe Observatory 29/03/2021
(15) EU Commission spreading misinformation. Testbiotech 14/07/2021
(16) ENSSER Statement on New Genetic Modification Techniques, 27 September 2017
(17) Biotechnologies: la Commission souhaite un débat public sur les nouvelles techniques génomiques, car une étude montre qu'elles peuvent contribuer à une agriculture durable et qu'une nouvelle politique est nécessaire en la matière. Commission européenne, 29/04/2021
(18) Green light for new GMOs? Friend of the Earth 03/2021
(19) Legislation for plants produced by certain new genomic techniques
(20) “Question 16. Do you think any regulatory measures should be included in new legislation to facilitate access to targeted mutagenesis or cisgenesis technologies/plant genetic resources? Note that this initiative on plants produced using targeted mutagenesis or cisgenesis does not cover intellectual property rules (e.g. plant variety rights, biotechnology patents)”. ibid.
(21) Objectif 2030 : déréglementer la plupart des OGM en Europe ? Inf'OGM 22.08.2022
(22) ENGA, Non-participation in the targeted survey on NGTs, conducted by Technopolis Group.
(23) European Coordination Via Campesina, ECVC response to the European Commission’s targeted consultation on new genomic techniques
(24) Pesticides : un modèle qui nous est cher - Rapport de POLLINIS, BASIC et CCFD-Terre Solidaire, Novembre 2021
(25) Stéphane Foucart, Et le monde devint silencieux. Éditions du seuil 2019
(26) #EmbracingNature? Biotech industry spin seeks to exempt new GMOs from regulation. Corporate Europe Observatory 14/05/2018
(27) Pesticides : un modèle qui nous est cher - Rapport de POLLINIS, BASIC et CCFD-Terre Solidaire, Novembre 2021
(28) Newbold T, Hudson LN, Arnell AP, Contu S, De Palma A, Ferrier S, Hill SL, Hoskins AJ, Lysenko I, Phillips HR, Burton VJ, Chng CW, Emerson S, Gao D, Pask-Hale G, Hutton J, Jung M, Sanchez-Ortiz K, Simmons BI, Whitmee S, Zhang H, Scharlemann JP, Purvis A. Has land use pushed terrestrial biodiversity beyond the planetary boundary? A global assessment. Science. 2016 Jul 15;353(6296):288-91. doi: 10.1126/science.aaf2201. PMID: 27418509.
Rockstrom, J., W. Steffen, K. Noone, A. Persson, F. S. Chapin, III, E. Lambin, T. M. Lenton, M. Scheffer, C. Folke, H. Schellnhuber, B. Nykvist, C. A. De Wit, T. Hughes, S. van der Leeuw, H. Rodhe, S. Sorlin, P. K. Snyder, R. Costanza, U. Svedin, M. Falkenmark, L. Karlberg, R. W. Corell, V. J. Fabry, J. Hansen, B. Walker, D. Liverman, K. Richardson, P. Crutzen, and J. Foley. 2009. Planetary boundaries:exploring the safe operating space for humanity. Ecology and Society 14(2): 32.
(29) PUBLIC CONSULTATION ON NEW GENETIC MODIFICATION TECHNIQUES, GREENS/EFA RESPONSE TO THE COMMISSION. LETTER | 20.07.2022
Références