Bulletin de liaison #21 - Mars 2022

DÉFENDRE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION

Procès contre Déméter : le gouvernement veut garder sa police de la pensée, malgré la décision des juges !

Depuis sa création fin 2019, la cellule de gendarmerie Déméter dispose des prérogatives d’une véritable police de l’opinion qui, sous couvert de prévenir les atteintes au monde agricole, surveille les militants et associations écologistes. Suite aux recours de POLLINIS et Générations Futures d’une part, et de l’association L214 d’autre part, le Tribunal administratif de Paris avait ordonné l’arrêt des activités idéologiques de Déméter. Une décision contre laquelle le gouvernement a fait appel.

Le bras de fer pour dissoudre la cellule de gendarmerie Déméter a franchi une nouvelle étape. Suite aux recours de POLLINIS et Générations Futures d’une part, et de l’association L214 d’autre part, le Tribunal administratif de Paris avait enjoint le gouvernement à mettre fin dans un délai de deux mois aux missions idéologiques confiées à Déméter, sous peine d’une astreinte de 10 000 euros par jour. Malgré la menace intolérable envers la liberté d’expression, et le droit des citoyens à critiquer l'agriculture intensive, les ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture ont déclaré, lundi 21 février, avoir fait appel de la décision de justice.

POLICE DE L'OPINION

La cellule de renseignement Déméter est née fin 2019 d’une convention liant le ministère de l’Intérieur aux deux grands syndicats de l’agriculture industrielle, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA). Sous couvert d’une lutte contre l’« agribashing », Déméter bénéficie des pouvoirs d’une authentique police de l’opinion, comprenant la prévention des « actions de nature idéologiques » et des « simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ».

► Près de 70 000 citoyens ont rejoint la mobilisation lancée par POLLINIS, pour obtenir la dissolution immédiate de la cellule de gendarmerie Déméter. © POLLINIS

Face au dévoiement d’une mission publique dans le but d’intimider ceux qui critiquent l’agriculture intensive, POLLINIS et Générations Futures ont saisi le Tribunal administratif de Paris pour obtenir l’annulation de la convention à l’origine de Déméter. Les associations dénonçaient une rupture d’égalité entre organisations syndicales agricoles, et la délégation illégale des pouvoirs de police administrative.

DES DÉRIVES MULTIPLES

Ils ont exigé qu’une journaliste en reportage sur le monde agricole efface le contenu d’une interview réalisée avec un agriculteur, et ont mené une enquête sur le porte-parole de l’association Sources et Rivières du Limousin, qui avait simplement donné une interview sur l’implantation de serres de tomates hors-sols sur des zones humides.   

DÉMENTELER DÉMÉTER

NOS COMBATS

À Groix, POLLINIS veut créer
un havre de paix pour les pollinisateurs

POLLINIS a lancé une campagne nationale, ainsi qu’un Appel aux ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique signé par une vingtaine de scientifiques mondialement reconnus, pour convaincre le gouvernement français de prendre des mesures protectrices des populations uniques d’abeilles noires et des pollinisateurs de l’Île de Groix. Une pétition réunit déjà près de 80 000 signatures.

► L'île de Groix est une zone de conservation idéale pour l'abeille locale. Dotée d'un flore riche et appréciée des pollinisateurs, la petite île est aussi totalement épargnée par l'agriculture intensive.

POLLINIS a lancé un Appel aux autorités gouvernementales pour faire de l'Île de Groix un havre de paix pour les pollinisateurs, et protéger sa population exceptionnelle d’abeilles noires. Aux côtés d’éminents scientifiques, et de plus de 76 000 citoyens et sympathisants, POLLINIS demande au ministère de l'Agriculture d’adopter des mesures fortes pour protéger l’un des derniers refuges d’Apis mellifera mellifera en France. Faute d’une protection juridique suffisante, l’abeille locale et son patrimoine génétique unique pourraient disparaître en une décennie.

PATRIMOINE EXCEPTIONNEL

Car les colonies d’abeilles venues d'ailleurs sont inadaptées au climat local et risquent de se mélanger à l'abeille noire locale et de dissoudre peu à peu son patrimoine génétique, créant in fine des abeilles hybrides moins résistantes. Les importations d’essaims pourraient aussi aggraver la compétition entre pollinisateurs pour les ressources limitées de l’île. Enfin, de nouveaux pathogènes ou parasites peuvent voyager sur du matériel apicole usagé, et bouleverser irrémédiablement le fragile équilibre de l’écosystème groisillon. 

Sur l’Île de Groix, les pollinisateurs locaux bénéficient d’un environnement idéal, quasi exempt de pesticides et riche d’une flore principalement endémique. L'île n'abrite ni agriculture ni apiculture intensives.  Isolée du continent, l’abeille mellifère groisillonne bénéficie encore d'un patrimoine génétique préservé de l'hybridation avec d'autres sous-espèces d’abeilles, et d'une capacité étonnante à cohabiter avec le parasite Varroa destructor, un acarien d’Asie du sud-est qui décime les colonies d’abeilles presque partout dans le monde.  Mais cette force de la nature, fruit de plusieurs millénaires d’évolution et d'adaptation aux évolutions climatiques, fait face à des menaces vitales.  

INFORMER LES CITOYENS

Nos combats dans les médias

La capacité de POLLINIS à peser dans le débat public et la légitimité de ses actions sont reconnues par les médias. En voici quelques exemples. 

► Le Monde a repris dans un article l’étude commandée par POLLINIS et CCFD-Terre Solidaire, et réalisée par le BASIC, sur les coûts cachés des pesticides pour les citoyens européens, qui sont deux fois plus élevés que les bénéfices qu’en retirent les géants de l’agrochimie.

Le dépôt d’un recours contre l’État français début janvier par POLLINIS et 4 ONG, a été relayé par de nombreux médias, dont : Environnement MagazineLe Monde20 minutesLa TribuneRadio France InternationalLe ParisienSud OuestFrance InfoFrance Bleu, etc.

► Le 2 février, le quotidien Libération est revenu sur la décision du juge administratif de démanteler les missions idéologiques de la cellule Déméter du gouvernement, suite aux procès joints des associations POLLINIS, Générations Futures et L214 devant la Tribunal administratif de Paris.

► Début février également, Le Télégramme a souligné le succès de la pétition de POLLINIS en faveur d’une protection juridique renforcée des abeilles et des pollinisateurs de Groix, qui avait déjà obtenu le soutien de plus de 60 000 citoyens !

ACTION EN JUSTICE

Extinction du vivant : 
POLLINIS et quatre ONG attaquent l'État en justice

Jeudi 17 février, dans le cadre de leur recours inédit contre l’État français, POLLINIS, Notre Affaire à Tous et trois ONG ont adressé au Tribunal administratif de Paris un argumentaire détaillé exposant l'inaction des autorités face à la sixième extinction de masse. Après avoir déposé des injonctions formelles au mois de septembre, les deux associations avaient saisi début janvier le Tribunal administratif de Paris afin d’obtenir une révision d’urgence des procédures d'homologation des pesticides, responsables de l’effondrement dramatique de la biodiversité ordinaire.

Face à la chute vertigineuse des populations d’abeilles, de libellules, de papillons, et de toute la biodiversité ordinaire, une coalition de cinq associations, emmenée par POLLINIS et Notre Affaire à Tous (NAAT), a saisi le Tribunal administratif de Paris pour condamner les carences fautives de l’État en matière de protection des écosystèmes, et pour le forcer à réviser les procédures défaillantes d’évaluation des pesticides, causes majeures de l’effondrement du vivant. 

► Les équipes de POLLINIS et de Notre Affaire à Tous se sont réunies, lundi 10 janvier, devant le Tribunal administratif de Paris pour déposer officiellement un recours contre les manquements de l'État envers la protection de la biodiversité. © POLLINIS

MOBILISATION CITOYENNE

Alors que l’utilisation  massive de pesticides, à la toxicité sous-évaluée sur la biodiversité, est une cause majeure de l’extinction des populations d’invertébrés, de poissons et de mammifères, l’État a failli à ses propres objectifs de réduction des pesticides. Les trois plans Ecophyto et l’obligation de protection des systèmes naturels imposée par la Charte de l'Environnement sont ainsi restés lettre morte.

SENTIMENT D'URGENCE

PROJETS SCIENTIFIQUES

► L’abeille à miel n'est pas seulement un butineur domestiqué dans des ruches pour faire du miel. C'est aussi un animal que l'on trouve encore à l'état sauvage et dont on trouve des essaims dans des arbres creux ou d'anciens conduits de cheminée. © Ph. Besnard / POLLINIS

L'abeille mellifère est connue pour vivre en ruches et donner du miel à l'apiculteur. Mais cette espèce d'abeille vit également à l'état sauvage, installant ses essaims dans les arbres creux, les cheminées, derrière des volets fermés... Ces colonies, sauvages ou férales,  vivent sans intervention de l’homme. 

ÉTAT DES LIEUX

Mais au même titre que les abeilles domestiques, les abeilles mellifères sauvages sont aujourd’hui menacées par les pratiques de l’agriculture conventionnelle : destruction de l’habitat, utilisation massive des pesticides, monocultures, etc. Faute d’études scientifiques récentes la dernière étude démographique française sur les abeilles mellifères sauvages date de 1978 , leur état de santé ainsi que leur abondance demeurent inconnus.  

AU CŒUR DES ESPACES PROTÉGÉS

Afin de mieux connaître les abeilles mellifères sauvages, pan indispensable et méconnu de la biodiversité, POLLINIS a lancé deux études scientifiques inédites sur ces colonies sauvages encore très peu étudiées. Dans deux parcs nationaux français et sur l'Île de Groix, des scientifiques de renom s'attèlent à documenter leur mode de vie naturel et à étudier leur résilience.

Étudier les abeilles mellifères
sauvages dans leur milieu naturel

L'ouvrage « Abeilles mellifères sauvages » du photographe naturaliste Ingo Arndt dévoile pour la première fois de l'intérieur, littéralement, le monde mystérieux et secret des colonies sauvages.  

Le livre révèle aussi que, loin des boîtes standardisées et aseptisées que sont la plupart des ruches aujourd'hui, les abeilles à miel interagissent avec tout un écosystème, notamment de minuscules organismes qui logent aussi dans les cavités des arbres, comme le scorpion des livres, et qui jouent un rôle essentiel pour réguler les attaques de parasites. Un hymne à la sélection naturelle et à la complexité des interactions qui régissent le vivant.

Avec des photographies à couper le souffle, le livre « Abeilles mellifères sauvages » offre une plongée rare au coeur de la vie quotidienne des abeilles mellifères sauvages.  

DOCUMENTAIRE

La vie secrète des abeilles forestières

UN ÉCOSYSTÈME COMPLEXE

 Le livre propose des images inédites de la vie intime des abeilles mellifères sauvages.

POLLINIS renforce son équipe !

PUBLICATION

Les coûts cachés
des pesticides

Le coût social et économique des pesticides dépasse de très loin le bénéfice financier qu’ils génèrent pour un petit nombre d’acteurs privés. C’est la conclusion d’un rapport financé par POLLINIS et CCFD-Terre Solidaire, et réalisé par le Basic (Bureau d’analyse sociétale d’intérêt collectif). Selon cette étude, les pesticides ont généré en 2017, 940 millions d’euros de profit sur le continent européen, capté quasi-exclusivement par quatre multinationales et une poignée de fonds d’investissements américains. Au dépens de tous les citoyens qui doivent supporter malgré eux le coût massif des soutiens publics au secteur, de la politique agricole commune, et de la prise en charge collective des conséquences néfastes des pesticides sur la santé et la biodiversité.  

PROBITÉ

Le label Don en confiance renouvelé 

Le label « Don en confiance », qui certifie de manière indépendante la bonne utilisation des dons et la probité des associations, vient de renouveler sa certification à POLLINIS pour trois ans supplémentaires, après avoir passé au crible les projets, les campagnes et les combats de l’association. La labellisation délivrée par cet organisme indépendant atteste du respect de quatre grands principes, qui sont le respect du donateur, la transparence, la probité et le désintéressement, ainsi que la recherche d’efficacité. « La reconduction de ce label vient valider tout le travail de l’équipe de POLLINIS et son engagement auprès de nos donateurs »,  se félicite Nicolas Laarman, délégué général de l’association.

► Les pesticides coûtent 2,3 milliards d'euros de dépenses publiques chaque année pour la collectivité.  © Basic

POLLINIS, c'est vous !

JE SOUTIENS POLLINIS

Sans votre soutien nous ne pourrions pas lutter à Bruxelles et à Paris pour enrayer la disparition des abeilles et de tous les pollinisateurs sauvages ; nous ne pourrions pas faire pression sur les responsables politiques pour faire entendre la voix des citoyens, et peser face aux intérêts de l'agrobusiness ; nous ne pourrions pas utiliser

contre les lobbyistes leurs propres armes, en passant au crible la réglementation européenne ou en commandant des études scientifiques ; nous n'aurions pas les moyens de monter des dossiers de contre-lobbying citoyen ou de saisir la justice pour défendre l'intérêt général au cœur des institutions et devant les tribunaux.  

Dans les mois qui viennent, grâce à votre engagement et votre soutien financier, POLLINIS va pouvoir se battre sur plusieurs fronts pour enrayer l'extinction des pollinisateurs

► alerter et mobiliser le plus grand nombre possible de citoyens face à l'extinction massive des pollinisateurs, et convaincre les décideurs publics de l'impérieuse nécessité de les protéger ;

► faire pression sur les responsables politiques et alerter l'opinion publique pour contrer les lobbys sur le forçage génétique, une technique qui leur permettrait de transformer et de s'approprier un grand nombre d'organismes vivants ;  

► s'assurer de l'interdiction, en France et en Europe, de tous les pesticides responsables de l'effondrement du vivant, en saisissant s'il le faut les tribunaux nationaux et européens pour défendre la biodiversité face aux lobbys industriels ; 

► tenir bon dans le bras de fer qui nous oppose aux lobbys, pour les empêcher de saboter les tests abeilles salutaires qui permettraient d'écarter des champs les pesticides les plus dangereux ; 

► faire connaître et promouvoir les fermes qui ont déjà réussi à produire avec de bons rendements sans aucun pesticide, afin d'accélérer la transition vers une agriculture respectueuse de la nature et des pollinisateurs dont elle dépend ; 

► protéger l'abeille noire (Apis mellifera mellifera) et les autres races d'abeilles locales en voie de disparition, et soutenir juridiquement et financièrement le travail indispensable des conservatoires d'abeilles en France, et en Europe. 

Vos signatures aux pétitions nous confèrent la légitimité indispensable qui nous ouvre les portes des représentants politiques. Vos dons garantissent à POLLINIS la totale liberté d'action et de parole dont nous avons besoin pour faire pression efficacement sur les décideurs politiques.

Pour mener tous ces combats de front, nous avons besoin de votre aide.

► JE FAIS UN DON

QUESTIONNAIRE

► POLLINIS a adressé un questionnaire à ses sympathisants. Les nouvelles techniques de modification génétique appliquées au vivant et la contamination de l'environnement par les pesticides sont les deux combats qu'ils estiment prioritaires. © AdobeStock

Mi-février, POLLINIS a envoyé un questionnaire à tous ses sympathisants (1,3 million) pour définir avec eux les luttes prioritaires à mener en 2022. Plus de 13 500 citoyens ont pris le temps de répondre et de voter sur les principaux leviers d’actions recensés par POLLINIS pour enrayer l’extinction des abeilles des pollinisateurs. Voici un aperçu des combats et des moyens d’action qui sont jugés prioritaires par les participants.  

DÉCONTAMINATION ET GÉNÉTIQUE

Pour décontaminer la nature des pesticides délétères pour la biodiversité, plus de 10 000 votants (75 %) appellent POLLINIS à enquêter sur les niveaux réels de concentration en pesticides présents dans l’environnement. 60 % souhaitent aussi que l'association attaque en justice les responsables politiques qui permettent l'autorisation de produits toxiques pour les abeilles et les pollinisateurs.

PÉTITION, JUSTICE ET INTERPELLATIONS

POLLINIS a envoyé un questionnaire à ses sympathisants sur les combats à mener en 2022 pour enrayer l’extinction des pollinisateurs. L'analyse des résultats montre une volonté d'enquête et de lutte contre les lobbys.

Quels combats doit mener prioritairement POLLINIS en 2022 ? 

Marie nous écrit :

Merci de préserver Dame Nature et les abeilles, si précieuses pour générer la vie. Recevez toute ma gratitude et mon respect. 

Evan nous écrit : 

Bonjour et merci pour cette jolie carte de membre. Des souhaits de victoires politiques, législatives, et médiatiques en 2022 pour POLLINIS et pour les insectes et la biodiversité au sens large.

 Alain nous écrit : 

Chers amis qui œuvrez pour la protection des abeilles et pour la santé des êtres humains, je vous adresse aujourd’hui ma modeste contribution à votre combat, car je trouve scandaleux qu’une unité de police qui persécute les défenseurs de la nature puisse porter le nom de la déesse de la nature Déméter !  

Votre soutien indéfectible conforte toute l’équipe de POLLINIS dans ses combats et renforce sa détermination à défendre les pollinisateurs. 

GRÂCE À VOUS

Merci pour votre soutien

Merci aux donateurs qui nous permettent d'agir 
au quotidien pour sauver les abeilles et les pollinisateurs, 
et aux 1,3 million de citoyens engagés aux côtés de POLLINIS

POLLINIS est un mouvement citoyen européen, indépendant, à but non lucratif, qui milite auprès des responsables politiques et des institutions européennes pour accélérer - en Europe et dans le monde - le passage à une agriculture durable, respectueuse de l’environnement et des pollinisateurs dont elle dépend. POLLINIS repose entièrement sur les dons de citoyens engagés comme vous dans ce combat vital pour l’avenir de l’agriculture et de la planète, et ne reçoit aucun financement de gouvernements ou d’organisations professionnelles pour pouvoir conserver une parfaite indépendance vis-à-vis de tout pouvoir économique ou politique. Traitement informatique réalisé par l’association POLLINIS, dans le respect du Règlement général (UE) 2016/679 sur la Protection des données. Vous pouvez à tout moment exercer vos droits d’accès, de modification, de rectification, d’opposition, de limitation ou d’effacement sur simple demande à l’adresse contact@pollinis.org. Les données vous concernant seront automatiquement effacées de nos serveurs à votre demande, ou en cas d’inactivité de votre part pendant plus de 48 mois. Si vous estimez que POLLINIS n’a pas correctement protégé vos données, vous pouvez exercer votre droit de réclamation auprès de la Commission nationale informatique et libertés, 3 Place de Fontenoy - TSA 80715 - 75334 PARIS CEDEX 07. Si à tout moment vous souhaitez vous désinscrire de notre liste de diffusion, il vous suffira d’envoyer un e-mail à contact@pollinis.org en mentionnant «Désinscription» comme objet de votre message. Si vous souhaitez davantage d’informations sur cette action ou sur POLLINIS, vous pouvez visiter le site Internet www.pollinis. org ou nous écrire à contact@pollinis.org

Envie d'en savoir davantage sur les pollinisateurs et les actions de POLLINIS pour enrayer leur extinction ? Recevez nos prochaines campagnes et lettres d'informations :

PRÉSERVER L'ANIMAL SAUVAGE

UNE VIE EN FORÊT

Dès le mois de septembre 2021, POLLINIS et NAAT avaient donné 2 mois au gouvernement pour adopter les mesures indispensables à la survie des écosystèmes, lors du Congrès mondial de la Nature qui se tenait à Marseille.

Sans votre soutien nous ne pourrions pas lutter à Bruxelles et à Paris pour enrayer la disparition des abeilles et de tous les pollinisateurs sauvages ; nous ne pourrions pas faire pression sur les responsables politiques pour faire entendre la voix des citoyens, et peser face aux intérêts des firmes de l'agrochimie ; nous ne pourrions pas utiliser contre les lobbyistes leurs propres armes, en passant au crible la réglementation européenne ou en commandant des études scientifiques ; nous n'aurions pas les moyens d'alerter le public et de monter des dossiers de contre-lobbying citoyen pour aller défendre l'intérêt général au cœur des institutions. 

Le pôle pesticides de POLLINIS accueille une nouvelle chargée de recherches scientifiques, Petra, une écotoxicologue avec dix ans d'expérience sur le terrain et en laboratoire : 

« Au début de ma carrière scientifique, j'ai étudié la perturbation endocrinienne potentielle due aux pesticides. J’ai ensuite eu l’opportunité d'étudier la contamination des chimpanzés par les pesticides en Ouganda, dans leur habitat naturel. Aujourd'hui, j'ai choisi de mettre ma formation scientifique au service de POLLINIS pour préserver la biodiversité et l'environnement. » 


> Jérôme effectue un stage au pôle mobilisation : « C'est avec une grande fierté que je mets mes compétences informatiques et analytiques au service du combat de POLLINIS pour la protection des pollinisateurs ».


> Basile intègre le pôle Abeille pour un stage : « J’ai 21 ans et je suis persuadé qu’il n’est pas trop tard pour l’environnement. Par chance, tous les membres de POLLINIS partagent cet avis ». 


> Fériel est en stage au pôle rédaction : « POLLINIS mène des combats indispensables avec diplomatie et en portant des valeurs que je partage. Je suis heureuse de pouvoir y contribuer ». 

Des prérogatives qui ciblent explicitement les militants écologistes et les associations anti-pesticides. Depuis sa création, les gendarmes de la cellule Déméter ont multiplié les opérations de surveillance : ils se sont ainsi présentés aux réunions de préparation de la Semaine sans pesticides, et ont interrogé le président de l’association Alerte Pesticides Haute Gironde sur le contenu des réunions de travail et leurs participants.

Parallèlement, l’association animaliste L214 a demandé la dissolution totale de Déméter.

PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ

Pour forcer l’État français à respecter ses engagements et enrayer la contamination des écosystèmes, les équipes de POLLINIS et de Notre Affaire à Tous ont travaillé d’arrache-pied pour saisir le juge administratif, puis déposer un mémoire complémentaire, mi-janvier, démontrant la responsabilité de l’État dans l’effondrement sans précédent de la biodiversité. Ce recours historique a reçu le soutien de trois associations engagées pour la protection du vivant : l’Association pour la protection des animaux sauvages et du patrimoine naturel (ASPAS), l’Association nationale pour la protection des eaux & rivières (ANPER-TOS) et Biodiversité sous nos pieds.

En Bretagne, POLLINIS a mandaté l’entomologiste américain Jeffery Pettis pour étudier les colonies sauvages de l’Île de Groix, en s’appuyant sur les données de l’association Asan.GX (L'Association de sauvegarde de l'abeille noire de Groix), qui recense depuis 2009 les colonies de la petite île bretonne. Le scientifique documente maintenant leur capacité de survie, et détermine si elles sont génétiquement identiques aux abeilles des ruchers de l'île, qui abrite les populations d’abeilles noires locales, au patrimoine génétique parmi les plus purs de France. Les résultats de ces recherches feront l’objet d’une publication scientifique cette année.  

Ces études présentent un contre-point essentiel à l'heure où les apiculteurs enregistrent chaque année des taux de mortalité parfois supérieurs à 70 % et où la filière apicole professionnelle, de plus en plus intensive, développe des méthodes qui éloignent les abeilles de leur état sauvage, les transformant en animaux d'élevage totalement dépendants de l'Homme.

Pour lever le voile sur le niveau de survie et documenter leur mode de vie, POLLINIS a lancé un suivi des populations d’abeilles sauvages dans des environnements naturels et protégés : l’Île de Groix, en Bretagne, le parc national de forêts, aux confins de la Champagne et de la Bourgogne, et celui de la Vanoise, en Savoie.

Les clichés de ces insectes vivant au cœur de la forêt, dans des nids au creux des arbres s’élevant à plusieurs mètres de hauteur, sont accompagnés par les textes passionnants du professeur Jürgen Tautz, spécialiste incontournable des abeilles de l’université bavaroise Julius Maximilian.  

Les trois-quarts des participants demandent également à l’association de lutter contre les lobbys de l’ingénierie génétique, dont les stratégies d’influence auprès des institutions françaises et européennes pour permettre à l’industrie de modifier sans entraves le génome du vivant sont totalement opposées aux mesures indispensables de conservation des abeilles et des pollinisateurs sauvages préconisées par POLLINIS. 

Enfin, les pétitions, l'interpellation directe des élus, et l’action en justice, sont les modes d’action qui remportent l’adhésion du plus grand nombre de votants. Un grand merci pour le nombre et la qualité des retours, qui ont dépassé toutes les attentes de la petite équipe derrière POLLINIS, qui travaille chaque jour, avec le soutien de ses sympathisants, à construire un avenir respectueux des pollinisateurs et du vivant.  

POLLINIS et les acteurs locaux qui œuvrent pour défendre leurs abeilles estiment que les mesures de conservation actuelles qui ont été adoptées par les autorités locales – un simple arrêté municipal avec une amende de seulement une quarantaine d'euros  ne sont pas suffisamment protectrices. POLLINIS a donc demandé au ministre de l’Agriculture d’interdire par arrêté ministériel toute introduction d’abeilles exogènes et de matériel apicole usagé, d’ordonner la réexpédition des reines et colonies importées, et d’augmenter le montant de l’amende en cas d’importation.

« Nous documentons dans ce livre le fait que les abeilles à miel des zones tempérées sont des insectes forestiers qui ont acquis des aptitudes et des caractéristiques adaptées à cet environnement, la forêt. Or, on observait dans les ruches ces comportements, sans pouvoir en comprendre le sens », souligne le Jürgen Tautz, dans une interview à POLLINIS.  

Des prérogatives qui ciblent explicitement les militants et les associations anti-pesticides. Depuis sa création, les gendarmes de la cellule Déméter ont multipliés les opérations de surveillance : ils se sont ainsi présentés aux réunions de préparation de la Semaine sans pesticides ; ont interrogé le président de l’association locale Alerte Pesticides Haute Gironde sur le contenu des réunions de travail et leurs participants ; ont exigé qu’une journaliste allemande en reportage sur le onde agricole efface le contenu d’une interview réalisée avec un agriculteur ; et ont mené une enquête sur le porte-parole de l’association Sources et Rivières du Limousin, qui avait simplement donné une interview sur l’implantation de serres de tomates hors-sols sur des zones humides.

Face au dévoiement d’une mission publique au service des intérêts de l’agriculture conventionnelle, POLLINIS et Générations Futures ont saisi le Tribunal administratif de Paris pour obtenir l’annulation de la convention à l’origine de Déméter. Les associations dénonçaient une rupture d’égalité entre organisations syndicales agricoles, et la délégation illégale des pouvoirs de police administrative générale. Parallèlement, l’association animaliste L214 a demandé la dissolution totale de Déméter. POLLINIS et Générations Futures regrettent que les juges n’aient pas suivi l’avis de la rapporteur publique, qui recommandait une dissolution complète de la cellule Déméter. Seul le démantèlement des activités idéologiques de Déméter a été acté, sur le fondement du recours de L214. Cette première victoire pour les défenseurs de la nature est une incitation claire pour que POLLINIS continue à combattre, devant les tribunaux, les institutions et les firmes qui tentent de verrouiller l’indispensable débat sur la transition agricole et la sortie des pesticides.

Un recours sans précédent, qui vient d’être renforcé par le dépôt d’un mémoire complémentaire, démontrant point par point les manquements de l’État envers la biodiversité. 

Plus de 40 000 citoyens et sympathisants de POLLINIS avaient alors relayé en vain cet ultimatum auprès des autorités. 

Plus de 40 000 citoyens et sympathisants de POLLINIS avaient alors relayé - en vain - cet ultimatum auprès des autorités.

Parallèlement, l’association animaliste L214 a demandé la dissolution totale de Déméter.

Sur le fondement du recours de L214, et faute de base légale, le Tribunal administratif de Paris n'a pas demandé le démantèlement de Déméter mais a quand même sorti de son champ d'action les activités idéologiques. Pourtant, contre tout attente, le gouvernement a décidé de persister : le 21 février, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, ont annoncé avoir fait appel de la décision des juges. Si leurs arguments ne sont pas encore connus, POLLINIS fera tout ce qui est en son pouvoir pour défendre la liberté d'expression et combattre devant les tribunaux les institutions et les firmes qui tentent de verrouiller le débat sur la sortie des pesticides.

► JE REJOINS LA MOBILISATION

► Fin 2021, La Provence a publié un article sur HeatNest, le prototype à vapeur inventé par POLLINIS pour lutter naturellement contre le frelon asiatique confié au services municipaux de la commune de Martigues pour éliminer les nids sans chimie.

► Fin 2021, La Provence a publié un article sur HeatNest, le prototype à vapeur inventé par POLLINIS pour lutter naturellement contre le frelon asiatique confié au services municipaux de la commune de Martigues pour éliminer les nids.

POLLINIS et les acteurs locaux qui œuvrent pour défendre leurs abeilles estiment que les mesures de conservation actuelles qui ont été adoptées par les autorités locales – un simple arrêté municipal avec une amende de seulement une quarantaine d'euros  ne sont pas suffisamment protectrices. POLLINIS a donc demandé au ministre de l’Agriculture d’interdire par arrêté ministériel toute introduction d’abeilles exogènes et de matériel apicole usagé, d’ordonner la réexpédition des reines et colonies importées, et d’augmenter le montant de l’amende en cas d’importation.

POLLINIS a lancé une campagne nationale, ainsi qu’un Appel aux ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique signé par une vingtaine de scientifiques mondialement reconnus, pour convaincre le gouvernement français de prendre des mesures protectrices des populations uniques d’abeilles noires et des pollinisateurs de l’Île de Groix. Une pétition en ligne a déjà réuni 76 000 signatures.

Pour lever le voile sur le niveau de survie de ces maillons essentiels des écosystèmes, et documenter leur mode de vie ancestral, POLLINIS a lancé un suivi des populations d’abeilles sauvages dans des environnements naturels et protégés : l’Île de Groix ainsi que deux parcs nationaux français.  

Ces études présentent un contre-point essentiel à l'heure où les apiculteurs enregistrent chaque année des taux de mortalité parfois supérieurs à 70 % et où la fillière apicole professionnelle, de plus en plus intensive, développe des méthodes qui éloignent les abeilles de leur état sauvage, les transformant en animaux d'élevage totalement dépendants de l'Homme.

Ce travail passionnant mené par le tandem permet de comprendre le mode de vie de ces abeilles forestières. Loin des boîtes standardisées de l’apiculture conventionnelle, elles interagissent avec les minuscules organismes qui logent dans les cavités des arbres, comme le scorpion des livres, et s’adaptent constamment à la sélection naturelle, seul processus qui permet à leur patrimoine génétique de se renforcer face aux conditions climatiques changeantes et aux nouvelles maladies.  

Le pôle pesticides de POLLINIS accueille une nouvelle chargée de recherches scientifiques, Petra, une écotoxicologue avec dix ans d'expérience sur le terrain et en laboratoire : 

« Au début de ma carrière scientifique, j'ai étudié la perturbation endocrinienne potentielle due aux pesticides. J’ai ensuite eu l’opportunité d'étudier la contamination des chimpanzés par les pesticides en Ouganda, dans leur habitat naturel. Aujourd'hui, j'ai choisi de mettre ma formation scientifique au service de POLLINIS pour préserver la biodiversité et l'environnement. » 


UNE PROTECTION TROP FAIBLE

► Les Rassurantes : osmia cornuta et fleurs de pommiers  © Anne-Lise Dehée-Aubriot