Bulletin de liaison #16 - Août 2020

Quelques mots

WWW.POLLINIS.ORG

POLLINIS renforce son équipe !

LA VIE DE L'ASSO

L’heure des comptes 
et du renouveau

COMBAT POUR LA TRANSPARENCE

Vos signatures aux pétitions nous confèrent la légitimité indispensable qui nous ouvre les portes des représentants politiques. 
Vos dons garantissent à POLLINIS la totale liberté d'action et de parole dont nous avons besoin pour faire pression efficacement sur les décideurs politiques. 

JE SOUTIENS POLLINIS

► faire pression sur les responsables politiques et alerter l'opinion publique pour contrer les lobbys sur le forçage génétique, qui leur permettrait de transformer et s'approprier un grand nombre d'organismes vivants ; 

► s'assurer de l'interdiction, en France et en Europe, de tous les pesticides ayant le même mode d'action que les néonicotinoïdes, malgré la pression des lobbys pour continuer à commercialiser ces dangereux tueurs d'abeilles ;

► tenir bon dans le bras de fer qui nous oppose aux lobbys, pour les empêcher de saboter les tests abeilles salutaires qui permettraient d'écarter des champs les pesticides les plus dangereux  ; 

Association indépendante et sans but lucratif qui se bat pour la protection des abeilles et des pollinisateurs sauvages en militant notamment pour un modèle agricole sans pesticide en Europe. POLLINIS repose entièrement sur les dons de citoyens engagés comme vous dans ce combat vital et ne reçoit aucun financement de gouvernements ou d'organisations professionnelles pour pouvoir conserver son indépendance absolue vis-à-vis de tout pouvoir économique ou politique. L’association POLLINIS a pour éthique de ne pas échanger ou commercialiser les coordonnées de ses membres, votre email ne sera donc utilisé que dans le but de vous tenir au courant des actions de POLLINIS. Si vous souhaitez vous désinscrire de notre liste de diffusion, il vous suffira d'envoyer un email à contact@pollinis.org en mentionnant "Désinscription" comme objet de votre message. Si vous souhaitez davantage d'informations sur POLLINIS, vous pouvez visiter le site Internet www.pollinis.org ou nous écrire à contact@pollinis.org

Scandale des « tests abeilles » : POLLINIS attaque en justice la Commission européenne  

AVANCÉE DES PROJETS

Les haies pour pollinisateurs de POLLINIS prennent racine

POLLINIS a saisi la justice européenne afin d’obtenir les archives révélant les dessous du blocage des « tests abeilles » en Europe, après un énième refus de la part de la Commission européenne. Cible d’un lobbying intense de l'agrochimie, ces protocoles scientifiques indispensables à la protection des pollinisateurs sont à l’arrêt depuis 2013. Ils permettraient pourtant d'éviter que des pesticides toxiques pour les abeilles et les pollinisateurs sauvages ne soient mis sur le marché.

POLLINIS appuie une dizaine de projets afin de redonner le gîte et le couvert aux insectes et à la biodiversité dans les paysages agricoles où ils sont à la fois indispensables et menacés. Un an et demi après une première  plantation, ces écosystèmes voient revenir la faune tant attendue.

« Il y a une énorme présence d’oiseaux. Cela veut dire qu’ils trouvent de quoi manger », se réjouit Fabien Perrot, agriculteur dans la Beauce. En janvier 2019, POLLINIS menait sur ses terres son premier projet de haie pour pollinisateurs. L’association finançait la plantation de deux rangs d’arbres, de buissons et de plantes à fleurs favorables aux insectes, sur 750 mètres de longueur. 

Un an et demi plus tard, l’ensemble abrite bourdons, abeilles, papillons et une grande variété d’insectes. Le pari est donc en passe d’être gagné : restaurer la biodiversité dans cette plaine hostile car largement dédiée à de vastes monocultures céréalières – et montrer l’exemple.

LA NATURE RETROUVE SA PLACE 

Depuis, le projet Haies pour pollinisateurs de POLLINIS s’est démultiplié. Toujours grâce au soutien de ses sympathisants, POLLINIS a pu signer un partenariat avec l’Afac (Association 

française arbres champêtres et Agro-foresteries), en Pays-de-la-Loire, une association qui promeut des pratiques agricoles mêlant arbres et cultures sur les mêmes parcelles. Onze sites ont été choisis dans des exploitations diverses (polyculture-élevage, viticulture…) de la région, pour y mener des plans de gestion ou de plantation de haies. 

FLORAISONS PRÉCOCE ET TARDIVE
Ainsi, plus de 6 km de haies ont été créés ou réaménagées. Des haies riches et complexes conçues spécialement pour favoriser la biodiversité et en particulier les pollinisateurs : larges de plusieurs rangs pour que la faune s’y sente protégée, mêlant des essences à floraisons précoce et tardive pour fournir des ressources nectarifères et pollinifères toute l’année, et comprenant des variétés à tige creuse ou à moelle où certains insectes pourront créer leurs nids.

Marie-Madeleine nous écrit :
Merci de militer avec tant d’ardeur pour sauver les insectes et tout particulièrement les abeilles si précieuses, ainsi que de vos informations que je transmets à ma liste d’adresses e-mail.

Éliane nous écrit :
On ne baisse pas les bras... ni les ailes.

Victor, 12 ans, et ses amis du collège de l’Isle à Vienne (Isère) souhaitaient s’engager pour préserver la planète. « Nous habitons à la campagne et sommes sensibles à l’écologie alors le choix de l’abeille s’est imposé car nous constatons une disparition drastique des insectes », explique sa maman. Ces jeunes citoyens ont donc organisé une vente de gâteaux et ont ainsi collecté 165 € qu’ils ont reversé à POLLINIS. Nous les remercions grandement pour ce très joli geste.

FAIRE BARRRAGE AUX LOBBYS

POLLINIS répond point par point aux mensonges de l’agro-industrie

GRÂCE À VOUS

Étudiante en droit de l’environnement, Ciara a rejoint le pôle Abeilles de POLLINIS à la fin du mois d’avril 2020 : « Après des études en droit international, j’ai souhaité me spécialiser en droit de l’environnement. Très sensible aux questions de protection et de conservation des espèces, il était important pour moi de trouver un stage portant sur ces sujets. Je suis ravie de pouvoir m’engager auprès de POLLINIS et de lutter au quotidien pour défendre un monde plus respectueux de nos écosystèmes. »

Comme chaque année depuis la création de l’association, les comptes 2019 de POLLINIS ont été certifiés par un Commissaire aux comptes et publiés sur Internet. Ils témoignent cette année encore d’une bonne gestion des ressources, exclusivement issues de la générosité des donateurs. 

Le 4 juin, le conseil d’administration de l’association avait arrêté les comptes de l’association pour l’année passée, et le 23 juin, l’assemblée générale avait notamment approuvé le rapport moral et financier du trésorier ainsi que le budget 2020. 

L’agriculture conventionnelle utilise de « moins en moins de pesticides », des « tests scrupuleux » sont systématiquement menés avant toute mise sur le marché, les pesticides autorisés ne sont ni « dangereux » ni « toxiques » lorsqu’ils sont utilisés correctement... Les arguments fallacieux déroulés par l’industrie de l’agrochimie pour défendre les pesticides de synthèse sont multiples. 

UNE GUERRE DE DÉSINFORMATION
Distillées dans l’opinion publique, les médias et auprès des décideurs politique, ces contre-vérités visent à discréditer les modes de production durable, et convaincre que le modèle conventionnel est l’unique solution pour la sécurité alimentaire d’un monde qui comptera en 2050 environ 2 milliards d’individus supplémentaires.

INFORMER LES CITOYENS

Nos combats dans les médias

La capacité de POLLINIS à peser dans le débat public et la légitimité de ses revendications sont reconnues par la presse. Voici quelques exemples. 

Après deux ans de démarches infructueuses et trois refus de la part de la Commission européenne, POLLINIS a déposé un recours auprès du Tribunal de l’Union européenne pour obtenir les documents permettant de connaître le nom des pays européens qui bloquent l’adoption des « tests abeilles » depuis maintenant 7 ans.
 
En juin 2020, POLLINIS s’est vue une nouvelle fois refuser l’accès à ces documents révélant les dessous du blocage de l’adoption de ces nouvelles procédures d’évaluation des risques des pesticides pour les abeilles et les pollinisateurs sauvages. Face à ce nouveau refus de la part de la Commission – le troisième en deux ans – l’association a donc déposé le 15 juin 2020, par l’intermédiaire de son avocate, Me Corinne Lepage, un recours contre cette décision inacceptable.
 
OPACITÉ DES DÉCISIONS
Publiés en 2013 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), les « tests abeilles  » devaient permettre de détecter les substances dangereuses pour les pollinisateurs et d’écarter du marché les plus toxiques. Pourtant, ces protocoles scientifiques n’ont jamais été mis en œuvre et sont bloqués  – faute de majorité –  depuis sept ans par un comité technique, le SCoPAFF, qui regroupe des experts missionnés par les États membres. Les pays européens n’ont jamais été tenus de se justifier publiquement sur cette obstruction.
 
LOBBYING ACHARNÉ DE L'AGROCHIMIE
En plus de l’opacité qui règne sur les délibérations de ce comité, un intense lobbying a été mené par l’agrochimie  contre

► La Commission européenne refuse toujours de révéler la position des États membres concernant les tests abeilles. La position des citoyens, elle, est claire : ils sont près de 250 000 à avoir signé la pétition de POLLINIS en faveur de ces protocoles.

l’adoption des « tests abeilles », selon les documents collectées par POLLINIS. En outre, les lobbyistes ont obtenu une révision des tests, actuellement en cours, afin de tenter de les affaiblir. Mais POLLINIS se bat également sur ce front pour défendre l’intégralité des protocoles au sein du comité consultatif de l’EFSA.

DES INFORMATIONS SENSIBLES ?
L’intervention scandaleuse et récurrente de l’industrie contre la mise en œuvre d’une mesure essentielle en Europe pour protéger les pollinisateurs a poussé POLLINIS à demander à plusieurs reprises l’accès aux archives du SCoPAFF relatives à cette affaire afin de connaître les positions des différents pays sur ce dossier et d’identifier les responsables de cette paralysie. En vain.

Le 24 janvier dernier, les représentants des Ministres de l'Agriculture des 28 pays européens, réunis au sein d'un obscur comité technique, le SCoPAFF, le "Comité permanent des plantes, des animaux, des  denrées alimentaires et des aliments pour animaux", ont décidé d'enterrer cette réforme vitale qui permettrait d'enrayer très efficacement et rapidement l'extinction des pollinisateurs, des insectes et de la biodiversité dans tous les pays européens. 

Dans une Union Européenne qui affirme dans ses règlements (EC 1107/2009) que les produits utilisés dans les champs « ne devraient pas avoir d'effet nocif sur la santé humaine ou animale ni d'effet inacceptable sur l'environnement », cette volte-face est un véri-table scandale, qui pousse POLLINIS et ses 80 ONG partenaires réunies dans la Bee coalition à engager une riposte de grande ampleur. Elle passe tout d'abord par le Parlement européen : 105 parlementaires issus de 8 groupes politiques ont été mobilisés par l'association pour exprimer officiellement à la Commission leur détermination à voir s'appliquer dans leur intégralité les « tests abeilles » de l'EFSA. 

► « Utilisés correctement, les pesticides ne sont pas dangereux » : un des nombreux mythes véhiculés par l’agro-industrie, et démonté par POLLINIS dans son article. © SHUTTERSTOCK

Certains saules plantés par POLLINIS dans la Beauce atteignent aujourd’hui 2,50 m de hauteur et insectes et oiseaux ont commencé à repeupler ce paysage. © Fabien Perrot

► Cinq jours après sa mise en ligne, notre pétition avait déjà dépassé les 100 000 signatures. Mais il en faudra beaucoup plus pour faire plier la Commission européenne et imposer enfin de vrais « tests abeilles ». Mobilisons-nous pour mettre fin au massacre autorisé des pollinisateurs ! 

► Les innombrables interactions qui relient les organismes dans l’écosphère ne permettent pas d’envisager tous les effets sur la nature d'OGM issus du forçage génétique. Les insectes dits nuisibles, comme le doryphore, peuvent aussi être source de nourriture pour d’autres animaux. ©carolle/ ADOBE

Début avril, POLLINIS et l’association Générations futures, représentées par Maître Corinne Lepage, ont déposé un recours pour obtenir devant le tribunal administratif l’annulation de la convention de partenariat signée entre le ministère de l’Intérieur, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, hérauts de l’agriculture conventionnelle. 

UN RÉSEAU DE SURVEILLANCE
Dédiée au « suivi des atteintes au monde agricole », cette cellule a conduit à la mise en place d’un réseau national de surveillance et à un partage d’informations entre la gendarmerie et les syndicats pro-pesticides. La mission officielle de Déméter est de suivre et de prévenir les infractions commises chez les agriculteurs (vols, cambriolages, etc.), qui sont déjà réprimés par la loi, mais aussi, les « actions de nature idéologique » comprenant « de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ». Cette cellule vise donc également les ONG environnementales et tous les citoyens qui dénoncent, en toute légalité, les méfaits sur la nature de l’agriculture conventionnelle. 

NOS COMBATS

 

SE DÉFENDRE

POLLINIS dépose un recours 
contre la cellule Déméter 

POLLINIS a déposé un recours contre la cellule de renseignement Déméter, fruit d’un partenariat entre le ministère de l’Intérieur et notamment la FNSEA. Censée « protéger les agriculteurs »cette cellule de gendarmerie vise surtout à protéger l’agro-industrie et à intimider ses détracteurs.

Des laboratoires envisagent de lâcher dans la nature des insectes OGM issus du forçage génétique, notamment des abeilles, conçus pour imposer leurs modifications à toute une population, voire toute une espèce. POLLINIS prend position contre cette nouvelle menace pour la biodiversité et l’environnement. Avec plusieurs associations françaises et internationales, elle demande à la Commission européenne et au gouvernement français d’interdire ces nouveaux OGM.

POLLINIS monte au front contre la dissémination 
d’insectes OGM issus du forçage génétique

quelques générations. Lorsque la modification génétique rend la descendance stérile, c’est l’espèce toute entière qui peut  disparaître.

DES RISQUES IMMAÎTRISABLES
« Les risques identifiés sont terribles et il est impossible d’anticiper ou de maîtriser tous les risques du déploiement dans la nature de tels OGM : le principe de précaution s’impose et toute dissémination doit être interdite », alerte Nicolas Laarman, délégué général de POLLINIS. En effet, la complexité du vivant et les innombrables interactions qui relient les organismes dans l’écosphère ne permettent pas d’envisager tous les effets sur la nature de tels organismes. Les lacunes dans les connaissances actuelles et l’ensemble des risques encore inconnus rendent impossible toute évaluation scientifique ou réglementaire fiable…

APPEL AUX POUVOIRS PUBLICS
Le 30 juin, POLLINIS s’est alliée à 78 organisations implantées dans toute l’Europe et œuvrant pour l’environnement, l’agriculture, le bien-être animal ou l’aide au développement pour adresser une lettre ouverte à la Commission européenne demandant d’interdire la dissémination de ces OGM. Le 22 juillet, c’est au gouvernement français que 16 organisations dont POLLINIS adressaient un courrier. Le Parlement européen a lui-même appelé à un tel moratoire en janvier. POLLINIS, qui a diffusé une vidéo pour informer le grand public, attend donc des pouvoirs exécutifs qu’ils respectent la volonté des représentants des citoyens.

La Politique agricole commune (PAC) est en cours de révision. Dans le cadre de la préparation du volet français de cette stratégie, la Commission nationale du débat public a organisé une consultation publique sur l’avenir de l’agriculture française. En tant que « personne morale », POLLINIS a pu transmettre ses recommandations, sous la forme d’un « cahier d’acteur », pour une agriculture respectueuse de la nature.

ACCÉLÉRER LA TRANSITION AGRICOLE
L’association y détaille des propositions concrètes et applicables sans tarder. L'objectif ? Remédier au déclin dramatique des insectes pollinisateurs tout en favorisant l’autonomie et la santé des agriculteurs et des consommateurs. Parmi les propositions : réduire l’utilisation des pesticides, diversifier les cultures pour offrir des ressources florales variées aux insectes, 
créer des haies, murets et mares où ils pourront nicher, encourager les techniques de conservation des sols pour les insectes terricoles, financer la formation des agriculteurs aux pratiques agro-écologiques…

À la rentrée, le public sera à son tour invité à s’exprimer dans des débats organisés à travers la France (initialement prévus au printemps dernier) et lors de la tenue d'une assemblée citoyenne.

POLLINIS porte la voix des pollinisateurs et défend leur rôle vital dans la déclinaison française de la politique agricole européenne.

DES DÉRIVES SCANDALEUSES
Les dérapages n’ont pas tardé... La presse a déjà signalé qu'en décembre 2019, le président de l’association Alertes Pesticides Haute Gironde a dû s’expliquer avec des gendarmes sur l’organisation d’États généraux des riverains sur la question des pesticides ; dans le Tarn, en février 2020,
des gendarmes sont venus surveiller une réunion de préparation de la « Semaine pour les alternatives aux pesticides »  ; en juin, un juriste porte-parole de l’association Sources et rivières du Limousin a été convoqué à la gendarmerie pour avoir donné une interview sur le remblai d’un champ ! 

APPEL AU MINISTRE
Ces méthodes d’intimidation visant des défenseurs de l’environnement sont des dérives extrêmement inquiétantes. Avec douze organisations, POLLINIS a également envoyé le 17 juillet dernier une lettre ouverte à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, pour exiger la dissolution de la cellule Déméter.

NOS IDÉES

Nos propositions sur la table

Éradiquer des espèces d’insectes considérés comme nuisibles, créer des abeilles capables de résister aux pesticides… Au lieu de révolutionner ses pratiques, l’agro-industrie s’allie aux firmes de la biotechnologie pour trouver des solutions techniques aux désastres qu’elle cause sur les écosystèmes, et maintenir coûte que coûte le système agricole actuel. Bientôt au service de l'agriculture conventionnelle mortifère : le forçage génétique, une technique qui remet en question notre rapport au vivant et aura potentiellement des conséquences immenses sur la nature.

Il y a urgence pour Apis mellifera mellifera. Selon les scientifiques, l'abeille locale européenne pourrait avoir totalement disparu d'ici 15 ans. L'intensification de l'agriculture, l'érosion accélérée de la flore et de la biodiversité, l'invasion des parasites et des agents infectieux alors que le système immunitaire des abeilles est déjà affaibli par les pesticides... Tout cela met à mal les colonies de ces butineuses, qui sont de surcroît confrontées au danger croissant de l'hybridation. Car pour faire face à la mortalité massive de leurs colonies, un grand nombre d'apiculteurs ont recours à des reines importées (de Grèce, de Malte mais aussi du Chili, d'Argentine, d'Australie, de Chine...) qui arrivent fragilisées et apportent avec elles un patrimoine génétique façonné par d'autres climats, d'autres saisons, d'autres fleurs... Moins adaptées, ces abeilles sont chaque jour plus dépendantes de l'intervention humaine pour survivre. Une situation qui confine à l'absurde : aujourd'hui en France, la consommation de sucre pour nourrir les abeilles dépasse le poids de la récolte de miel !

Mais surtout, cette hybridation met dramatiquement à mal le patrimoine génétique irremplaçable qui a permis à ces abeilles locales de survivre pendant des milliers d'années dans les conditions les plus extrêmes. Et comme une reine abeille peut être fécondée dans la nature par au moins 15 ou 20 mâles durant un vol nuptial, cette hybridation artificielle s'accélère à une vitesse extraordinaire : de 5 % d'abeilles hybridées en 2007, on atteint désormais les 80 % dans certaines régions !  

Protection juridique des abeilles locales :
agir maintenant pour pousser
notre avantage

« Plusieurs études scientifiques montrent que les tests réglementaires requis sont insuffisants pour évaluer les substances actives SDHI » : voici, en substance, ce qu'affirme la pétition que vient d'adresser au Parlement européen POLLINIS. L'association s'est associée dans cette démarche aux chercheurs de l'Inserm qui avaient lancé l'alerte fin 2017 dans la presse sur ces fongicides massivement utilisés dans les cultures de céréales (70 % des cultures traitées de blé tendre) mais aussi de fruits et de légumes. Cette pétition dresse la liste des manquements du système d'homologation actuel qui a conclu à une « absence de risque » pour ces fongicides pourtant mis en cause dans des épisodes de mortalité massive d’abeilles et classés comme « probablement cancérigènes » par l'EPA, agence sanitaire américaine. Et la liste des lacunes est aussi longue qu'inquiétante : absence de tests de toxicité chronique et de tests d’accumulation, absence de tests sur les effets sublétaux et les effets synergiques entre différentes substances, absence de tests sur des pollinisateurs autres que les abeilles domestiques, non prise en compte des potentiels effets perturbateurs endocriniens, insuffisance des études des phénomènes d’accumulation...

Sans votre soutien nous ne pourrions pas lutter à Bruxelles et à Paris pour enrayer la disparition des abeilles et de tous les pollinisateurs ; nous ne pourrions pas faire pression sur les responsables politiques pour faire entendre la voix des citoyens, et peser face aux intérêts des firmes de l'agrochime ; nous ne pourrions  pas utili-

ser contre eux les propres armes des lobbyistes, en passant au crible la réglementation européenne ou en commandant des études scientifiques ; nous n'aurions pas les moyens d'alerter le public et de monter des dossiers de contre-lobbying citoyen pour aller défendre l'intérêt général au cœur des institutions.


Pour mener tous ces combats de front, 
nous avons besoin de votre aide.

► JE FAIS UN DON

faire connaître et promouvoir les fermes qui ont déjà réussi à produire avec de bons rendements sans aucun pesticide, pour accélérer la transition vers une agriculture respectueuse de la nature et des pollinisateurs dont elle dépend ;

alerter et mobiliser le plus grand nombre possible de citoyens face au déclin massif des pollinisateurs sauvages, et convaincre les décideurs publics de l'impérieuse nécessité de les protéger ;

► protéger l'abeille noire (Apis mellifera mellifera) et les autres races d'abeilles locales en voie de disparition, et soutenir juridiquement et financièrement le travail indispensable des conservatoires d'abeilles en France, et ailleurs en Europe.

Dans les mois qui viennent, grâce à votre engagement 
et votre soutien financier, POLLINIS va pouvoir se battre 
sur plusieurs fronts 
pour sauver les pollinisateurs :

La propagande des lobbys pour discréditer les modes de production durable est très bien rodée. Objectif ? Continuer de faire croire que l’agriculture conventionnelle et les pesticides sont non seulement indispensables mais aussi les seules voies d’avenir. POLLINIS démonte cet argumentaire de la peur.

Merci pour votre soutien

Votre soutien indéfectible, même en cette période de crise sanitaire (et jusque dans les timbres de vos courriers !), a conforté toute l’équipe de POLLINIS dans ses combats et a renforcé sa détermination à défendre les pollinisateurs.

► Le 17 juillet, POLLINIS et douze organisations de défense du secteur agricole, du milieu rural et de l’environnement adressaient ce courrier au nouveau ministre de l’Intérieur, demandant la dissolution de la cellule Déméter. © POLLINIS

► POLLINIS défend une transition agro-écologique rapide pour enrayer le déclin des pollinisateurs tout en favorisant l’autonomie et la santé des agriculteursIci, une abeille sauvage sur des fleurs de colza. ©DR

► Le 18 juin, ActuEnvironnement consacrait un article à l’action en justice de POLLINIS contre la Commission européenne.

► Mi-juin, la presse s’est intéressée au recours de POLLINIS contre la Commission européenne (lire ci-dessus). L’AFP, Mediapart, Science et avenir, TV5Monde… Une dizaine de médias ont noté notre détermination à faire respecter la démocratie et la transparence en Europe.

En avril, malgré la crise sanitaire, un autre recours juridique de POLLINIS, contre la cellule de gendarmerie Déméter, avait suscité l’attention notamment de Libération, 20 minutes, Reporterre et Le Figaro (lire p. 2).

Quelques jours avant, la lettre adressée à la Commission européenne, cosignée par POLLINIS et 87 ONG européennes demandant « la mise en place d’un modèle agricole respectueux des abeilles, de la santé, de l’environnement, et qui bénéficie aux agriculteurs » avait aussi été relevée par ActuEnvironnement.

Protection des abeilles et pollinisateurs, étude sur les abeilles noires de Groix, combat pour les « tests abeilles », mobilisation…
Notre rapport d’activité est en ligne : 
www.pollinis.org 

La mi-année est le temps des bilans et des rendez-vous administratifs pour POLLINIS. L’occasion de revenir sur une année 2019 particulièrement dense.

ÉRADIQUER DES ESPÈCES ENTIÈRES
Les OGM issus du forçage génétique représentent une nouvelle génération d’organismes génétiquement modifiés, capables de propager les caractéristiques génétiques imposées en laboratoire à toute une population, voire à toute une espèce. Concrètement, l’OGM ainsi conçu transmettra ses modifications à toute sa progéniture, et non à la moitié seulement de ses descendants, comme c’est le cas lors d’une transmission héréditaire normale. Ainsi, lâchés dans la nature, ces OGM remplaceront les individus « naturels » de leur  espèce  en

Merci aux 22 000 donateurs qui nous permettent d'agir au quotidien 
pour sauver les abeilles et les pollinisateurs, et aux 1,3 million de citoyens 
engagés aux côtés de POLLINIS

La demande de POLLINIS a été légitimée par la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, qui a épinglé la Commission pour sa « mauvaise administration », et a estimé qu'elle devait fournir les documents demandés en 2019. Malgré cette sommation de la garante de la démocratie européenne, la Commission a persisté dans son refus, invoquant la nécessité de ne pas porter « gravement atteinte au processus décisionnel », et l’absence « d’un intérêt public supérieur ».
 
Un argument inacceptable dès lors que des tests obsolètes permettent toujours d’autoriser des pesticides dangereux pour les pollinisateurs, précipitant l’effondrement des populations d'insectes et menaçant la sécurité alimentaire des Européens. Un cas d'intérêt public supérieur s'il en est.

Sophie Ventura, à droite, déjà très impliquée dans les actions de POLLINIS, est la nouvelle présidente de l’association depuis le 23 juin.

Une assemblée générale extraordinaire s’est aussi réunie pour approuver les nouveaux statuts de l’association, qui mettent davantage en avant la dimension internationale, et notamment européenne, de ses actions et sa volonté de s’opposer à l’extinction des pollinisateurs et de toute la biodiversité qui en dépend. 

POLLINIS, c'est vous ! 

La guerre de désinformation sur les pesticides fait aussi rage sur les réseaux sociaux, où une armada de comptes s’active au quotidien pour attaquer les tweets ou posts Facebook qui osent critiquer les pesticides de synthèse. Journalistes qui enquêtent sur les méfaits de l’agrochimie, chercheurs qui dénoncent les dangers des pesticides et ONG environnementales : tous sont victimes de cyber-harcèlement.

POLLINIS démonte point par point ces faux arguments dans son article « Mythes & mensonges de l’agro-industrie pour bloquer la transition agricole », à lire ici sur notre site Internet, afin de contrer cette rhétorique de la peur qui tente de clore le débat sur la nécessité de changer radicalement de modèle agricole.

Merci aux 22 000 donateurs qui nous permettent d'agir au quotidien 
pour sauver les abeilles et les pollinisateurs, et aux 1,3 million de citoyens 
engagés aux côtés de POLLINIS