Bulletin de liaison #15 - Mars 2020

Quelques mots

WWW.POLLINIS.ORG

POLLINIS renforce son équipe !

#STOP SDHI

L'Anses change de discours et de ton

MOBILISATION CITOYENNE

Vos signatures aux pétitions nous confèrent la légitimité indispensable qui nous ouvre les portes des représentants politiques. Vos dons garantissent à POLLINIS la totale liberté d'action et de parole dont nous avons besoin pour faire pression efficacement sur les décideurs politiques. 

JE SOUTIENS POLLINIS

► faire pression sur les responsables politiques et alerter l'opinion publique sur le scandale des pesticides SDHI, cette bombe à retardement présente dans nos sols, nos assiettes, et l'air que nous respirons ;

► s'assurer de l'interdiction, en France et en Europe, de tous les pesticides ayant le même mode d'action que les néonicotinoïdes, malgré la pression des lobbys pour continuer à commercialiser ces dangereux tueurs d'abeilles ;

faire ressortir toutes les contradictions et les faiblesses du système européen d'homologation des pesticides pour pouvoir s'opposer efficacement aux nouveaux tueurs d'abeilles à venir ; 

Association indépendante et sans but lucratif qui se bat pour la protection des abeilles et des pollinisateurs sauvages en militant notamment pour un modèle agricole sans pesticide en Europe. POLLINIS repose entièrement sur les dons de citoyens engagés comme vous dans ce combat vital et ne reçoit aucun financement de gouvernements ou d'organisations professionnelles pour pouvoir conserver son indépendance absolue vis-à-vis de tout pouvoir économique ou politique. L’association POLLINIS a pour éthique de ne pas échanger ou commercialiser les coordonnées de ses membres, votre email ne sera donc utilisé que dans le but de vous tenir au courant des actions de POLLINIS. Si vous souhaitez vous désinscrire de notre liste de diffusion, il vous suffira d'envoyer un email à contact@pollinis.org en mentionnant "Désinscription" comme objet de votre message. Si vous souhaitez davantage d'informations sur POLLINIS, vous pouvez visiter le site Internet www.pollinis.org ou nous écrire à contact@pollinis.org

Merci aux 20 000 donateurs qui nous permettent d'agir au quotidien 
pour sauver les abeilles et les pollinisateurs, 
et aux 1,3 million de citoyens engagés aux côtés de POLLINIS

Pour sauver les pollinisateurs et les agriculteurs : il nous faut 1 million de signatures d'ici septembre !  

LIBERTÉ D'OPINION

Une cellule de gendarmerie chargée de lutter contre l'« agribashing » ?

POLLINIS s’est associée à un collectif européen d’associations pour lancer une Initiative citoyenne européenne (ICE) sur le thème « Sauvons les abeilles et les agriculteurs ». L’objectif : réunir les signatures d’un million de citoyens à l’échelle de l’Union européenne pour obtenir une agriculture sans pesticide d'ici 2035, la restauration de paysages agricoles favorables aux pollinisateurs et un véritable plan de transition pour accompagner les agriculteurs.

Une police de la pensée plutôt qu'un plan d’urgence pour changer de modèle agricole ? La création de la cellule Déméter, au sein du gouvernement et en partenariat avec la FNSEA, le syndicat de l'agriculture conventionnelle, fait planer une menace intolérable sur ceux qui s'élèvent contre l'agro-industrie.

Une cellule de gendarmerie chargée de lutter contre « l'agribashing ». Le 13 décembre dernier, le ministère de l'Intérieur a signé un partenariat avec les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs, entérinant leur participation au réseau de renseignement de la nouvelle cellule Déméter chargée du « suivi des atteintes au monde agricole ». Cette convention entre la gendarmerie et des organismes privés, défenseurs du modèle agricole conventionnel, pose question. Le but de ce dispositif national de surveillance est tout aussi problématique. 

UNE POLICE DE LA PENSÉE
De fait, la cellule Déméter a une mission confuse, qui englobe pêle-mêle les infractions commises chez les agriculteurs (cambriolages, vols, dégradations... des actes déjà réprimés par la loi), l'occupation illégale par les gens du voyage, mais également un autre objectif bien plus insidieux.

Il s'agit de suivre et de prévenir les « actions de nature idéologique », y compris « de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole  », actions qui ne sont nullement qualifiables juridiquement comme infractions. 

LES ÉCOLOS DANS LE VISEUR
L'objectif, selon le communiqué du ministère de l'Intérieur, est ainsi de lutter contre l'« agribashing », une expression martelée par les communicants de la FNSEA – et les lobbyistes de l'agro-industrie. Ce terme entretient la confusion entre la critique de l'agro-industrie et un soi-disant dénigrement des agriculteurs eux-mêmes. Il permet à l'industrie d'éviter toute remise en cause de ses pratiques. 

Dans le viseur de la cellule Déméter : les lanceurs d'alerte, militants et activistes qui osent dénoncer le modèle dominant, les pesticides... désormais « suivis » de près.

J. L. nous écrit : 
Bonjour,
Bravo, continuons les pétitions pour protéger encore davantage nos amies, les abeilles. J’en ai quelques-unes qui viennent butiner mes rosiers quand ils sont en fleurs et auparavant, elles viennent me saluer dans ma cuisine et je leur parle, quelques mots gentils. Car tout ce qui vit a une conscience et même les insectes et les abeilles nous entendent.
Cordialement.

LA VIE DE L'ASSO

L'équipe de POLLINIS au temps du Covid-19 : le combat en télétravail !

GRÂCE À VOUS

Titulaire d’un Master de droit international public, Bertille a rejoint POLLINIS fin 2019 pour renforcer le Pôle Pesticides : « Souhaitant faire carrière dans le plaidoyer (ou contre-lobbying), je me réjouis de pouvoir contribuer à la préservation de notre écosystème chez POLLINIS à travers des modes d’action engagés qui mettent les citoyens au cœur du changement. »

Fin février, Roger Genet, président de l'Anses, l'autorité sanitaire française, a déclaré que l’agence « aura certainement des propositions à faire au niveau européen pour renforcer le dispositif  » d'évaluation de la toxicité mitochondriale – le mode d'action des SDHI consiste à attaquer les mitochondries, responsables de la respiration à l'intérieur des cellules. Cet aveu, du bout des lèvres, que les tests ne sont pas suffisants, marque un important changement d'attitude de l'agence. 

Cette déclaration intervient alors que sont tombés les résultats d'une étude cofinancée par les sympathisants de POLLINIS qui démontre que huit molécules SDHI sont capables de bloquer la respiration cellulaire du ver de terre, de l’abeille et de cellules humaines. Et que les tests règlementaires ne détectent pas cette toxicité.

UN REVIREMENT TARDIF
Les auteurs de cette étude, Pierre Rustin (CNRS/Inserm) et Paule Bénit (Inserm), avaient alerté l'Anses dès 2017 sur les risques potentiels considérables que ces substances pourraient poser pour la santé et la biodiversité. L’Anses avait fait la sourde oreille. Il avait fallu une tribune dans la presse pour qu'elle se saisisse du dossier, tout en dénigrant les lançeurs d'alerte. Aujourd'hui, le vent a tourné, mais les SDHI sont toujours sur le marché. 

Depuis une dizaine de jours, la priorité est notre santé à tous face à la pandémie de coronavirus. POLLINIS espère que vous et vos proches passez cette crise incertaine et angoissante, dans les conditions de confinement les moins difficiles possibles.

Nous devons faire face, tous ensemble, à ce moment inédit en respectant les consignes de confinement et d'hygiène, par solidarité avec le personnel soignant.

POURSUIVRE COÛTE QUE COÛTE
En deux jours à peine, 
notre petite équipe s'est organisée pour pouvoir travailler à distance. Grâce aux outils de vidéo-conférence, nous avons gardé un lien quotidien et notre réunion hebdomadaire du mardi matin. Chaque  pôle (pesticides, abeilles et pollinisateurs, campagnes d'information...) se retrouve une fois par semaine pour faire le point sur les avancées. 

INFORMER LES CITOYENS

Nos combats dans les médias

La capacité de POLLINIS à peser dans le débat public et la légitimité de ses revendications sont reconnues par la presse. Voici quelques exemples. 

De cette façon, malgré les contraintes – enfants, promiscuité, inquiétudes... – nous allons continuer notre combat contre la crise plus lente et silencieuse qui frappe la nature, anticipant les conséquences dramatiques d’une extinction des insectes pollinisateurs et de la « biodiversité ordinaire » sur laquelle repose la vie sur notre planète.

TÉLÉLOBBYING À BRUXELLES
Dans le camp d'en face aussi le travail s'est organisé. Un article du journal spécialisé de Politico évoque déjà le « télélobbying»citant notamment la directrice du bureau bruxellois de BCW, l'un des plus gros cabinets de lobbying du monde : « Les représentants politiques ont plus de temps qu'avant. [Ils] sont aussi plus souvent connectés donc nous pouvons les influencer encore plus que d'habitude via tous les moyens de communication en ligne. »  Nous n'avons d'autre choix que de poursuivre le combat.

Comment enrayer le déclin de la biodiversité et l’extinction en cours des pollinisateurs ? Aucun doute : c’est au modèle agricole conventionnel qu’il faut s’attaquer. Avec plus de 100 ONG, d'organisations d'agriculteurs et d'institutions scientifiques, POLLINIS soutient donc l’Initiative citoyenne européenne (ICE) baptisée « Save bees and farmers » (Sauvons les abeilles et les agriculteurs). 

1 MILLION DE CITOYENS
Ce dispositif de l’Union européenne permet aux citoyens d’interpeller directement la Commission pour qu’elle légifère sur un sujet précis. La condition ? Réunir au moins 1 million de signatures, avec un nombre minimum pour chaque État membre (en fonction de sa population totale).

Notre ICE demande une agriculture sans pesticide d'ici 2035, la restauration de paysages agricoles favorables aux pollinisateurs et un véritable plan de transition pour accompagner les agriculteurs, premières victimes du système agricole actuel.

RÉFORMER ENFIN LA PAC
Particulièrement stratégique, cette ICE coïncide avec le moment où les pays européens sont en train de négocier la future Politique agricole commune (PAC), c’est-à-dire de discuter entre autres des critères retenus pour soutenir financièrement les agriculteurs dans les années à venir. 

C’est donc le moment d’exiger que la PAC cesse de maintenir un système agricole inféodé à l’agrochimie et qu’elle accompagne

► Si ce n’est pas déjà fait : participez à l’Initiative citoyenne européenne (ICE) pour sauver les abeilles et les agriculteurs et faites passer le message autour de vous. Un million de signatures sont nécessaires !

les agriculteurs dans une transition nécessaire et urgente vers des pratiques respectueuses de la biodiversité, des pollinisateurs et des consommateurs. 

VAINCRE LES RÉTICENCES
Grâce à la mobilisation des sympathisants des ONG participantes et de POLLINIS, le compteur affiche déjà 270 000 signatures, et certains pays ont déjà atteint leur objectif. Mais la France est à la traîne. 

De nombreux participants semblent réticents à l'idée de donner leur numéro de carte d’identité ou de passeport sur le site de l’ICE : ces données sont malheureusement requises par la Commission européenne pour que les voix soient comptabilisées...

Le 24 janvier dernier, les représentants des Ministres de l'Agriculture des 28 pays européens, réunis au sein d'un obscur comité technique, le SCoPAFF, le "Comité permanent des plantes, des animaux, des  denrées alimentaires et des aliments pour animaux", ont décidé d'enterrer cette réforme vitale qui permettrait d'enrayer très efficacement et rapidement l'extinction des pollinisateurs, des insectes et de la biodiversité dans tous les pays européens. 

Dans une Union Européenne qui affirme dans ses règlements (EC 1107/2009) que les produits utilisés dans les champs « ne devraient pas avoir d'effet nocif sur la santé humaine ou animale ni d'effet inacceptable sur l'environnement », cette volte-face est un véri-table scandale, qui pousse POLLINIS et ses 80 ONG partenaires réunies dans la Bee coalition à engager une riposte de grande ampleur. Elle passe tout d'abord par le Parlement européen : 105 parlementaires issus de 8 groupes politiques ont été mobilisés par l'association pour exprimer officiellement à la Commission leur détermination à voir s'appliquer dans leur intégralité les « tests abeilles » de l'EFSA. 

► J+3 après le début du confinement : toute l'équipe (ou presque) se retrouve en téléconférence pour organiser le plus efficacement possible le travail des semaines à venir. ©POLLINIS

Étudiant ingénieur agronome à l’École nationale supérieure d’Agronomie et des Industries alimentaires de Nancy, Bastien a rejoint en mars l’équipe pour un stage de six mois : « Fils d’agriculteur et ayant effectué un stage dans une exploitation agricole , je constate les limites économiques, sociales et écologiques de notre modèle agricole actuel, ainsi que ses conséquences sur les pollinisateurs. Je suis heureux de rejoindre POLLINIS pour accompagner la transition vers une agriculture qui soit plus favorable à nos agriculteurs, aux consommateurs et aux pollinisateurs !  »

Nininette nous écrit :
Merci à vous pour toutes les actions que vous menez !! Notre participation financière est certes importante mais votre implication l'est davantage. 

Bravo pour votre courage face à l'adversité et pour les différentes victoires déjà acquises.
Ça fait plaisir de lire de bonnes nouvelles comme celle de votre dernier mail. Le combat n'est pas vain et il y a encore beaucoup à gagner, mais vous réussirez à faire progresser le combat.
Merci encore !

Notre projet 
Terres de pollinisateurs 

À la rencontre des agriculteurs de demain

Contrairement à ce qu'affirme le lobby de l'agri-business, une agriculture sans pesticide est possible. Pour le prouver aux responsables politiques, POLLINIS a rencontré des agriculteurs innovants, des hommes et des femmes « zéro phyto » dont les pratiques favorisent les pollinisateurs. Riches et singulières, leurs expériences permettent de définir les freins qui persistent et les leviers qui permettent à ces agricultures alternatives de voir le jour.  
► Découvrez ici leurs expériences

La cellule Déméter vise notamment le suivi des « actions symboliques de dénigrement du milieu agricole  »... La criminalisation de toutes les voix qui s'élèvent contre les pesticides ? ©POLLINIS

► Cinq jours après sa mise en ligne, notre pétition avait déjà dépassé les 100 000 signatures. Mais il en faudra beaucoup plus pour faire plier la Commission européenne et imposer enfin de vrais « tests abeilles ». Mobilisons-nous pour mettre fin au massacre autorisé des pollinisateurs ! 

► À La Palma, aux Canaries, les abeilles locales bénéficient non seulement d'une très belle vue, mais aussi d’une protection juridique : il est interdit depuis 2001 d’y introduire des abeilles d’autres sous-espèces. DR

Les « tests abeilles » établis par l'autorité sanitaire européenne (EFSA) en 2013 sont actuellement le seul espoir de voir retirer du marché les substances toxiques tueuses de pollinisateurs et d'empêcher de nouvelles autorisations. 

Mais les lobbys de l'agrochimie sont parvenus à bloquer depuis sept ans l'adoption de ces protocoles en Europe. L'an dernier, ils ont même obtenu leur révision complète, pourtant superflue, par les États membres et la Commission européenne.

L'AGROCHIMIE GAGNE DU TEMPS
La Commission a annoncé récemment son intention d'attendre la fin de cette révision, soit mars 2021, pour mettre enfin les « tests abeilles » en œuvre. Encore une année de perdue pour les pollinisateurs et la biodiversité.  

Et cette révision de l'EFSA, pour laquelle l'industrie est consultée en tant que « partenaire », au même titre que quelques ONG dont POLLINIS, est une période à risque.

SAUVER LES ABEILLES LOCALES

 

CONTRE-LOBBYING

Contre l'agrochimie, POLLINIS défend les « tests abeilles »

Les « tests abeilles » établis par l'agence sanitaire européenne et jamais appliqués depuis 2013 sont actuellement en cours de révision à Bruxelles. POLLINIS les défend avec acharnement durant cette période sensible qui laisse une marge de manœuvre à l'agrochimie pour les rendre inopérants.

Les abeilles locales, irremplaçables butineuses des contrées européennes, se meurent. Faute de protection juridique, les conservatoires qui tentent de les sauver s’épuisent. Après la mobilisation des associations, des scientifiques et des naturalistes, POLLINIS et la coalition européenne #SaveLocalBees montent au créneau : dans les mois qui viennent, les rendez-vous auprès des élus et des pouvoirs publics vont se multiplier. Le soutien des citoyens est désormais crucial.  

Pour protéger les abeilles locales en Europe, 
POLLINIS passe à la vitesse supérieure

colonies d’abeilles locales, ce qui accélère le déclin de ces pollinisateurs indispensables à nos cultures comme à nos paysages.

UNE VASTE COALITION EUROPÉENNE
Il y a deux ans, grâce à une première campagne sans précédent de POLLINIS, le Parlement européen avait pris conscience de l’importance des variétés locales et avait invité la Commission européenne à se saisir du dossier. Mais depuis… rien ! 

Des îles Canaries à la Pologne et de l’Albanie à l’Irlande, POLLINIS a donc mobilisé près de cinquante conservatoires, organisations d’apiculteurs et experts pour constituer la coalition #SaveLocalBees. Forte du soutien de près de 300 000 citoyens, cette coalition engage maintenant la phase politique du combat. 

PASSER AU COMBAT POLITIQUE
POLLINIS a constitué un kit d’arguments et d’outils à destination de tous les membres de la coalition. Chacun dans leur pays, ils vont ainsi pouvoir frapper à la porte de leurs députés européens et nationaux, alerter leurs ministères et solliciter toutes les instances politiques concernées pour leur expliquer la nécessité d’agir et pour qu’elles se saisissent de la question. 

La Cour des comptes, chargée d'auditer les politiques européennes, a récemment mené une grande enquête sur le déclin des pollinisateurs sauvages et sur la cohérence de l'action de la Commission européenne face à ce déclin.

UN ACTEUR-CLÉ
Dans ce cadre, les auditeurs ont sollicité commentaires et avis auprès des ONG. POLLINIS a été identifiée comme l'une des organisations-clés sur ce sujet et a participé en envoyant une série d'observations sur l'impact de la Politique agricole commune (PAC), les mesures de conservation de la nature, l'utilisation des pesticides...

DES PROPOSITIONS CONCRÈTES
POLLINIS a également fait des propositions concrètes, pour des mesures favorables aux pollinisateurs dans le cadre de la renégociation de la PAC, comme le paiement des agriculteurs pour les services environnementaux, ou la restauration des habitats des espèces sauvages (haies, prairies, jachères fleuries...). 

RAPPELER LE RÔLE DES PESTICIDES
Au sujet des risques posés par les pesticides, POLLINIS a défendu l'adoption des « tests abeilles » (voir ci-contre), et a dénoncé le rôle de l'agrochimie dans le blocage de ces protocoles cruciaux pour déterminer la toxicité réelle des pesticides avant leur mise sur le marché.

POLLINIS a été sollicitée par la Cour des comptes européenne dans le cadre son rapport sur le déclin des pollinisateurs en Europe.

Elle permet à l'agrochimie d'influer sur ce document pour faire baisser le niveau de protection  : son objectif depuis 2013.

EXIGER L'INTÉGRALITÉ DES PROTOCOLES
Alors que ce processus de révision est en cours, POLLINIS défend l'intégralité des protocoles, pour que soient enfin pris en compte la toxicité chronique, les effets sublétaux (qui affaiblissent sans entrainer une mort immédiate), la toxicité larvaire, les effets cocktail, les résidus de pesticides dans le pollen, le nectar... Autant d'effets toujours ignorés aujourd'hui !

Il est aussi essentiel d'inclure les tests qui concernent les abeilles solitaires et les bourdons, espèces sauvages très vulnérables et souvent plus exposées que les abeilles domestiques. 

POLLINIS prépare aussi un exposé sur « Les risques et les limites de la révision des tests abeilles du point de vue de la société civile » qui sera bientôt présenté devant les ONG membres du comité consultatif de l'EFSA.

EXPERTISE

L'Europe et les pollinisateurs

L’abeille maltaise supporte très bien les étés chauds et secs de son île. L’abeille savoyarde, elle, s’accommode de l’altitude et de la neige qui peut la priver de sortie pendant de longs mois. Et il en est ainsi pour les dizaines de variétés d’abeilles locales qui peuplent différents environnements : chacune a acquis des compétences et des qualités spécifiques à l’écosystème dans lequel elle vit et évolue depuis des millénaires. 

Mais ces particularismes régionaux sont aujourd’hui menacés. Parce que leurs ruches sont mises à mal par les pesticides, parasites  

Il y a urgence pour Apis mellifera mellifera. Selon les scientifiques, l'abeille locale européenne pourrait avoir totalement disparu d'ici 15 ans. L'intensification de l'agriculture, l'érosion accélérée de la flore et de la biodiversité, l'invasion des parasites et des agents infectieux alors que le système immunitaire des abeilles est déjà affaibli par les pesticides... Tout cela met à mal les colonies de ces butineuses, qui sont de surcroît confrontées au danger croissant de l'hybridation. Car pour faire face à la mortalité massive de leurs colonies, un grand nombre d'apiculteurs ont recours à des reines importées (de Grèce, de Malte mais aussi du Chili, d'Argentine, d'Australie, de Chine...) qui arrivent fragilisées et apportent avec elles un patrimoine génétique façonné par d'autres climats, d'autres saisons, d'autres fleurs... Moins adaptées, ces abeilles sont chaque jour plus dépendantes de l'intervention humaine pour survivre. Une situation qui confine à l'absurde : aujourd'hui en France, la consommation de sucre pour nourrir les abeilles dépasse le poids de la récolte de miel !

Mais surtout, cette hybridation met dramatiquement à mal le patrimoine génétique irremplaçable qui a permis à ces abeilles locales de survivre pendant des milliers d'années dans les conditions les plus extrêmes. Et comme une reine abeille peut être fécondée dans la nature par au moins 15 ou 20 mâles durant un vol nuptial, cette hybridation artificielle s'accélère à une vitesse extraordinaire : de 5 % d'abeilles hybridées en 2007, on atteint désormais les 80 % dans certaines régions !  

Protection juridique des abeilles locales :
agir maintenant pour pousser
notre avantage

« Plusieurs études scientifiques montrent que les tests réglementaires requis sont insuffisants pour évaluer les substances actives SDHI » : voici, en substance, ce qu'affirme la pétition que vient d'adresser au Parlement européen POLLINIS. L'association s'est associée dans cette démarche aux chercheurs de l'Inserm qui avaient lancé l'alerte fin 2017 dans la presse sur ces fongicides massivement utilisés dans les cultures de céréales (70 % des cultures traitées de blé tendre) mais aussi de fruits et de légumes. Cette pétition dresse la liste des manquements du système d'homologation actuel qui a conclu à une « absence de risque » pour ces fongicides pourtant mis en cause dans des épisodes de mortalité massive d’abeilles et classés comme « probablement cancérigènes » par l'EPA, agence sanitaire américaine. Et la liste des lacunes est aussi longue qu'inquiétante : absence de tests de toxicité chronique et de tests d’accumulation, absence de tests sur les effets sublétaux et les effets synergiques entre différentes substances, absence de tests sur des pollinisateurs autres que les abeilles domestiques, non prise en compte des potentiels effets perturbateurs endocriniens, insuffisance des études des phénomènes d’accumulation...

Sans votre soutien nous ne pourrions pas lutter à Bruxelles et à Paris pour enrayer la disparition des abeilles et de tous les pollinisateurs ; nous ne pourrions pas faire pression sur les responsables politiques pour faire entendre la voix des citoyens, et peser dans la balance face aux intérêts des firmes agrochimiques ; nous ne pourrions

pas utiliser contre eux les propres armes des lobbyistes, en passant au crible la réglementation européenne ou en commandant des études scientifiques ; nous n'aurions pas les moyens d'alerter le public et de monter des dossiers de contre-lobbying citoyen pour aller défendre l'intérêt général au cœur des institutions.


Pour mener tous ces combats de front, 
nous avons besoin de votre aide.

► JE FAIS UN DON

faire connaître et promouvoir les fermes qui ont déjà réussi à produire avec de bons rendements sans aucun pesticide, pour accélérer la transition vers une agriculture respectueuse de la nature et des pollinisateurs dont elle dépend ;

alerter et mobiliser le plus grand nombre possible de citoyens au déclin massif des pollinisateurs sauvages, et convaincre les décideurs publics de l'impérieuse nécessité de les protéger ;

► protéger l'abeille noire (Apis mellifera mellifera) et les autres races d'abeilles locales en voie de disparition, et soutenir juridiquement et financièrement le travail indispensable des conservatoires d'abeilles en France, et ailleurs en Europe.

Dans les mois qui viennent, grâce à votre engagement 
et votre soutien financier, POLLINIS va pouvoir se battre 
sur plusieurs fronts pour sauver les pollinisateurs :

POLLINIS membre de l'UICN

DÉFENDRE LA BIODIVERSITÉ

POLLINIS a rejoint l’Union internationale pour la conservation de la nature pour bénéficier de son prestigieux réseau d'experts et y défendre la protection des pollinisateurs dans leur environnement naturel.

Fin 2019, POLLINIS a été admise au sein de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), une organisation connue notamment pour sa célèbre « liste rouge », qui compte tristement plus de 100 000 espèces menacées. 
Dédiée à la préservation de la biodiversité,

l'UICN  compte un réseau de plus de 15 000 experts à travers le monde, ainsi qu'un millier d'ONG et des agences  gouvernementales. 

Malgré le confinement et les aléas qu'il engendre, l'équipe de POLLINIS a tout mis en place pour pouvoir rester en contact et poursuivre son travail de la façon la plus efficace possible. Un effort indispensable puisque le camp d'en face est déjà en train de roder le « télélobbying »...

Merci pour votre soutien

► Merci pour ce tweet, qui mentionne « cette petite équipe experte et motivée » !

POLLINIS existe grâce à vous et à vos dons. Vos encouragements nous vont droit au cœur et décuple notre énergie dans les combats que nous menons.

► La révision totalement injustifiée des « tests abeilles » est une victoire de l'agrochimie qui cherche par tous les moyens depuis 2013 à gagner du temps et à rendre ces protocoles de tests des pesticides moins protecteurs pour les pollinisateurs. ©PIXABAY

► La Cour des comptes de l'Union européenne a sollicité l'avis de POLLINIS sur l'action de la Commission face au déclin des pollinisateurs.   ©N. Blanchard/POLLINIS

► Le 3 février, la télévision italienne diffusait en prime time une interview de Barbara Berardi, responsable du pôle Pesticides de POLLINIS, dans le cadre d’une excellente émission (similaire à Cash Investigation) intitulée L’Utima Ape (La dernière abeille).

Un peu plus tôt, un contributeur de Médiapart et le site notre-planet.info saluaient le travail de POLLINIS concernant les risques pour les abeilles et autres pollinisateurs que représentent les pesticides SDHI, largement utilisés dans nos champs. 

► Début décembre 2019, plusieurs médias, dont Euractiv et Le Journal de l’environnement, relayaient l’avis final de la médiatrice de l’Union européenne en notre faveur. Celle-ci dénonçait la « mauvaise administration » de la Commission qui refusait de nous fournir les documents révélant la position des États membres quant à l’adoption des « tests abeilles », les protocoles d'évaluation de toxicité que nous réclamons avant la mise sur le marché des pesticides. 

► Nous avons adoré vos messages sur les formulaires des cartes de membres. Merci !

Résumé erroné de notre pétition SDHI

Notre pétition demandant au Parlement européen un moratoire sur les SDHI a été victime d'erreurs lors de son résumé par le service de la Commission des pétitions. Le texte publié en ligne contient plusieurs aberrations : il laisse entendre que les SDHI ont des  « aspects bénéfiques » alors que nous dénonçons la toxicité de ces substances...  Autre ajout inexact : les données scientifiques de l'évaluation des risques sont présentées comme « constamment mises à jour », quand nous déplorons au contraire leur obsolescence !
POLLINIS a demandé la rectification de ce résumé, sans succès. Aucune modification ne serait possible pour des raisons informatiques... Malgré tout, notre pétition a déjà reçu 1 234 soutiens de nos sympathisants (un chiffre important pour cette procédure) et a été retenue par la Commission des pétitions qui l'examinera prochainement.

Deux ans après l'alerte des chercheurs sur les SDHI, l’Anses reconnait que le dispositif de tests d’évaluation devrait être « renforcé ».

©Coco / ADOBESTOCK

► Au sein de l’UICN, POLLINIS appuiera notamment la nécessité de restaurer des habitats favorables aux pollinisateurs, en plantant des haies par exemple.

et la disparition des ressources florales, les apiculteurs ont recours à l’importation de reines et d’essaims venus parfois de l’autre bout du monde. 

DES ABEILLES INADAPTÉES
Ces abeilles parachutées dans un environnement qui leur est étranger se croisent avec leurs cousines autochtones. Les hybrides qui résultent de ce mélange sont moins adaptés aux conditions de vie locales : au rythme des saisons, à la flore, etc. Les chercheurs ont démontré que ces nouvelles  colonies survivent moins longtemps que les 

► JE SIGNE

Exigeons de la 
Commission européenne leur protection immédiate

SAUVONS
NOS ABEILLES LOCALES !

POLLINIS, c'est vous !